Un Hortus est un jardin ou un terrain pour la nature et les humains.
C’est une sorte d’arche de Noé pour les animaux et les plantes indigènes.

Un Hortus est idéalement divisé en 3 zones :

  • zone-tampon en périphérie (haie sauvage, haie de bois mort) ; 
  • zone « hotspot » de biodiversité florale (sur sol maigre) ;
  • et zone de production potagère, cultivée en permaculture.

La zone tampon entoure le jardin et le délimite à l’extérieur par une haie de buissons indigènes.

Des éléments structuraux supplémentaires tels que des tas de branches, des troncs d’arbres morts, des tas de pierres et des monticules de sable ou de terre créent d’autres habitats offrant protection et nourriture à de nombreuses espèces animales.

La ZoneTampon qui entoure le jardin et les protège de l’extérieur (pas de pesticide, d’herbicide, de biocide ni d’engrais de synthèse). Il faut privilégier uniquement des essences locales, surtout en évitant les haies type thuyas ou cyprès. Et, comme dans la vie, ce n’est pas la taille qui compte, il n’est pas nécessaire d’avoir une grande surface ; 

La zone hotspot se caractérise par une grande diversité d’espèces.

Les prairies fleuries poussant sur des sols pauvres en nutriments et les jardins de rocaille avec de nombreuses cachettes offrent un habitat à d’innombrables espèces de plantes et d’animaux.

la ZoneHotspot maigre, une réserve de biodiversité (insectes, prédateurs) ; des amas de pierre (pyramides) ou de bois (bois mort) serviront d’hôtels à reptiles et autres hérissons, bien utiles pour chasser du potager les ravageurs ; 

Une zone de production potagère, se caractérise par ses arbustes à baies, ses potagers et ses plates-bandes d’herbes aromatiques.

la Zone de Production qui concentre la culture de légumes et de fruits. «On va enrichir le potager avec ce qu’il y a autour» indique le jardinier. Avec cette méthode, rien ne se perd. «Aller à la déchetterie pour des déchets verts j’ai toujours trouvé ça aberrant»

Un Hortus se caractérise également par d’autres éléments tels que:

Les pyramides de pierres

De tout temps et dans de nombreuses cultures, on construit des pyramides ou des cairn de pierre.
La pyramide est aussi un symbole. Le cairn est un amas de pierre constitué par l’homme pour marquer un lieu particulier. En montagne, il balise un sentier, notamment lorsque celui-ci devient difficile à deviner à cause d’un sol rocailleux par exemple. Également, lorsqu’on passe un col montagneux par exemple, le voyageur pose sa pierre sur celles des autres en guise de remerciement ou de bénédiction.

Les pyramides des Hortus ont souvent des noms (Enthousiasme, Conscience, Patience…).
Également, en plus d’être belles et pleines d’énergie, elles sont utiles : les pierres se réchauffent et créent un micro-climat. Les papillons apprécient cette chaleur au printemps, les orvets et lézards viendront s’y réfugier, un roitelet y surveillera son territoire…

Le bois mort

Le bois mort n’est pas mort ! C’est un biotope fascinant à part entière. Les grosses branches sèches, les racines déterrées des arbres, les troncs un peu pourris… sont indispensables à la vie de nombreux insectes, champignons et oiseaux qui y trouvent de quoi vivre et habiter. Une vie foisonnante s’y développe. Le bois mort au sol se gorge d’eau pendant les pluies et garde le sol humide. Il crée un micro-climat très favorable en été pour la faune sauvage. Les abeilles solitaires comme la grande abeille charpentière y nichent. Également le bois mort abrite par exemple le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo), espèce protégée. Dans un milieu équilibré, ces insectes n’attaqueront pas les arbres sains. Ils constituent un maillon indispensable de l’écosystème car ils permettent de recycler la matière organique morte.

L’herbe

Laisser aussi des carrés d’herbe pousser librement. Un havre de paix pour les insectes et autres volatiles. En revanche, l’aspect visuel ne plaît pas forcément. Beaucoup diront que les grandes herbes c’est un jardin qui n’est pas entretenu. Ou alors que c’est un jardin de fainéant. Alors que c’est tout l’inverse.

D’où vient l’idée de l’Hortus ?

Markus Gastl, fondateur du réseau Hortus, a entrepris un voyage à vélo de la Terre de Feu à l’extrême sud de l’Amérique du Sud jusqu’aux peuples autochtones qui vivent dans le nord de l’Amérique du Nord à la fin de 2000. Après deux ans et demi et plus de 40 000 km à vélo, il est arrivé à destination.

Lors de ce voyage, il est à la fois émerveillé par les rencontres avec les personnes et des animaux qu’il rencontre, mais il est aussi bouleversé par la destruction des habitats. Il prend alors conscience de la surexploitation de la nature et des conséquence qu’elle engendre.

La consommation de terres pour les zones résidentielles et les transports, ainsi que les méthodes modernes d’agriculture, réduisent de plus en plus les habitats pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux.
C’est face à ces constats, alors qu’il était encore en visite chez les peuples autochtones, il a pris la résolution de faire « quelque chose de bon » pour la nature après son retour… et il a tenu parole.

En 2007, il a acquis une prairie dite de 7 000 m². Il a ensuite transformé la zone de manière à ce que, en seulement cinq ans, la propriété soit intégrée dans le cercle très prisé des « trésors de jardins en Bavière : 70 parcs et jardins privés à découvrir et à apprécier ».

L’Hortus de Markus Gastl est un exemple inspirant de la manière dont un jardin peut être transformé en un espace de coexistence harmonieuse pour les humains, les plantes et les animaux. En suivant les principes écologiques et en créant un équilibre entre les différentes zones, les jardins Hortus offrent une solution durable et respectueuse de l’environnement pour préserver la biodiversité et enrichir nos espaces verts.

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