Savez-vous quelles mauvaises herbes peuvent être bénéfiques ? Voici comment augmenter la productivité de votre jardin en tirant profit de ces cinq mauvaises herbes !

Les avantages des mauvaises herbes de jardin

Récemment, j’ai écrit sur les bienfaits des mauvaises herbes. Voici mon article sur le sujet : Quand les mauvaises herbes… sont bénéfiques. Les mauvaises herbes ont mauvaise réputation. Il faut apprendre à mieux les connaitre afin d’en tirer profit.

Voici quelques-unes des vertus des mauvaises herbes pour le jardin :

1. Les mauvaises herbes protègent le sol.

Les mauvaises herbes ont une croissance rapide, elles peuvent donc rapidement recouvrir le sol nu pour le protéger. Leurs racines maintiennent le sol ensemble et l’empêchent de se dégrader sous l’effet du vent ou de la pluie. Leur présence peut indiquer le besoin de paillage pour protéger le sol, autrement dit, plus de paillage signifie souvent moins de mauvaises herbes.

2. Les mauvaises herbes sont une source de fertilité pour le sol.

On dit que de nombreuses mauvaises herbes accumulent les nutriments vitaux du sous-sol et les apportent dans leurs feuilles. Bien que les connaissances scientifiques sur ce phénomène soient un peu lacunaires, nous savons que lorsque la matière végétale verte dépérit, elle enrichit le sol.

La présence de certaines mauvaises herbes peut indiquer la nécessité d’enrichir votre sol. Bien sûr, ce phénomène est normal. Chaque fois que vous récoltez, vous prélevez des éléments nutritifs du sol.

3. Les mauvaises herbes améliorent le sol.

Les racines en décomposition – en particulier les racines pivotantes profondes – ajoutent de la matière organique au sol. Elles fournissent un chemin pour permettre à la pluie et à l’air de pénétrer. Les racines en décomposition créent également des tunnels pour les vers et autres microbes bénéfiques du sol. Elles contribuent à améliorer le jardin sans labour.

4. Les mauvaises herbes attirent les insectes auxiliaires.

Les mauvaises herbes sont généralement rapides à germer, mais leur durée de vie est courte. C’est pourquoi elles fleurissent fréquemment afin de produire des graines. La floraison et leur feuillage dense peuvent attirer les insectes utiles à la recherche d’un habitat ou de nectar.

Voici les cinq principales mauvaises herbes du jardin que j’ai choisies.

Ce fut un défi de réduire cette liste à seulement cinq mauvaises herbes bénéfiques, car il y a tellement de plantes qui peuvent être bénéfiques pour le jardin et qui permettent de limiter l’entretien !

Cependant, pour cet article, je me suis concentré sur certaines mauvaises herbes communes qui remplissent deux rôles importants :

1 : On dit qu’elles accumulent des nutriments.

Bien qu’il n’y ait pas une tonne de recherches sur ce sujet, je pense qu’il est utile de se dire que la nature sait ce qu’elle fait et nous envoie des plantes à la rescousse !

Si ces mauvaises herbes accumulent effectivement des nutriments, cela réduirait le temps et l’argent que je devrais consacrer à la fertilisation. Leur présence peut indiquer exactement quels sont les éléments nutritifs dont mon sol manque.

n°2 : Elles attirent les insectes bénéfiques.

Cela réduit la quantité de temps et d’argent que je dois consacrer à la lutte contre les nuisibles.

En fertilisant et en réduisant les populations de nuisibles, ces mauvaises herbes augmentent la productivité de mes jardins.

En plus de cela, certaines de ces mauvaises herbes ont des propriétés médicinales et sont des aliments très nutritifs. Beaucoup d’entre elles feraient d’excellentes huiles médicinales ou des pommades à base de plantes.

Éviter les herbicides
J’espère que la lecture de certains des avantages de nombreuses mauvaises herbes courantes vous a dissuadé d’utiliser des herbicides dans votre jardin. Cependant, saviez-vous que certains types d’herbicides largement disponibles peuvent rester dans le sol pendant des années, contribuant ainsi à un retard de croissance et à des performances médiocres ? Ces types d’herbicides sont dits persistants, ce qui signifie qu’ils ne sont pas facilement biodégradables.

Il est maintenant courant de trouver des résidus d’herbicides dans les bacs à compost (même si vous ne faites pas d’épandage), dans le fumier et dans le compost acheté en magasin (même si vous achetez du terrain pour l’agriculture biologique).

De mon point de vue, je préfère m’associer à ces 5 mauvaises herbes bénéfiques plutôt que de me battre avec elles.

Les 5 principales mauvaises herbes du jardin

1. Plantain à feuilles larges (Plantago major)

Introduit en Amérique du Nord par les colons, le plantain apparaît souvent là où le sol est tassé. Il accumule les éléments nutritifs : On dit que le plantain accumule du calcium, du soufre, du magnésium, du manganèse, du fer et du silicium.
Le plantain a également des propriétés comestibles et médicinales.

Comment utiliser le plantain dans le jardin ?

  • Le plantain est bénéfique pour le sol si on le laisse pousser et dépérir tout seul. Pour un jardin plus propre, coupez les feuilles une fois par mois et placez-les sur le sol pour qu’elles se décomposent.
  • Laissez les racines intactes – soit la plante repousse, soit les racines se décomposent, enrichissant le sol et attirant les organismes bénéfiques du sol.

2. Mouron des oiseaux (Stellaria media)

Le mouron des oiseaux est une plante bisannuelle très commune dans les villes et les campagnes. Elle se retrouve un peu partout dans les champs mais apprécie particulièrement des sols nus et fraîchement labourés.

C’est un accumulateur d’éléments nutritifs : On dit que le mouron des oiseaux accumule le potassium et le phosphore.

Le mouron des oiseaux est une plante produit du nectar qui attire plus de 70 insectes, dont une dizaine de papillons. En absence de pollinisateurs, elle peut aussi s’autopolliniser. Comme son nom l’indique, les oiseaux granivores tels les moineaux, la linotte mélodieuse, le bruant jaune sont friands de ses fruits.Le mouron des oiseaux attire les pollinisateurs à la recherche de nectar au printemps et au début de l’été.

Le mouron des oiseaux a des vertus comestibles, semblables à celles de la laitue, et des propriétés médicinales.

Comment utiliser le mouron des oiseaux dans le jardin ?

Le mouron des oiseaux est bénéfique pour le sol si on le laisse pousser et mourir de lui-même. Pour un jardin plus chic, coupez les plantes une fois par mois et déposez-les sur le sol pour qu’elles se décomposent.

Le plantain et le mouron des oiseaux figurent tous deux sur ma liste de plantes médicinales à cultiver pour la pharmacie familiale

3. Chénopode blanc (Chenopodium album)

Le chénopode fait partie des adventices les plus fréquemment rencontrées.

C’est une plante annuelle dont le nom vient du grec « khên » : oie, et « pous » : pied (patte d’oie) en raison de la forme de ses feuilles. Il est présent dans les lieux marqués par la présence humaine (terrains fraîchement retournés, bien fumés, souvent secs, champs en friche), terrains vagues, bords de chemins. La présence de chénopodes est fréquente dans les anciens champs agricoles, où les engrais chimiques ont été utilisés en excès.

Avec le temps, ces « mauvaises herbes » amélioreront la qualité du sol. Les racines profondes des chénopodes accumuleraient l’azote, le phosphore, le potassium, le calcium et le manganèse tout en ameublissant le sol.

Usage alimentaire : Les jeunes feuilles et pousses du chénopode blanc se consomment crues en salades sauvages ou cuites façon épinard : potages, tourtes, gnocchis, choucroute etc. Les graines se préparent comme le quinoa, à cuire dans deux eaux pour éliminer les saponines qu’elles contiennent. C’est un des plus anciens légumes connus, nutritif et rafraîchissant.

Comment utiliser les chénopodes dans le jardin ?

Les chénopodes seront bénéfiques pour le sol si on les laisse pousser et mourir d’eux-mêmes. Cependant, attention : cette espèce est très envahissante ! Une seule plante peut produire plus de 75 000 graines ! Coupez les plants une fois par mois pour qu’ils ne puissent pas fleurir, et mettez-les au compost, ou posez-les sur le sol pour qu’elles se décomposent naturellement.

4. Trèfle blanc (Trifolium repens)

Le trèfle s’observe dans les prairies, le long des chemins, sur les talus, dans les friches. Le trèfle blanc apparaît volontairement dans les champs secs, manquant d’azote, et les pelouses qui recouvrent un sol argileux dur. Il a lui-même la capacité de fertiliser les sols en fixant l’azote. Ce trèfle tolère bien la fauche et le piétinement.

L’azote est nécessaire à la croissance des plantes, et le trèfle aide à convertir l’azote en une forme utilisable pour les cultures voisines.On dit que le trèfle accumule le phosphore.

C’est une espèce entomogame. C’est-à-dire que sa pollinisation se fait par l’intermédiaire des insectes. Le trèfle produit du nectar pour attirer les bourdons et les abeilles qui sont ses principaux pollinisateurs. Il attire aussi les coccinelles, les minuscules punaises pirates et les pollinisateurs en quête de nectar. C’est un site de ponte privilégié pour les chrysopes.

Enfin, le trèfle blanc a des fleurs comestibles.

Comment utiliser le trèfle blanc dans le jardin ?

Le trèfle, comme couvre-sol permanent :

Le trèfle blanc est souvent utilisé comme couverture végétale permanente dans les zones de vergers. Il couvre et protège le sol et les racines peu profondes des arbres fruitiers. Dans le potager, le trèfle blanc est souvent utilisé dans les allées, pour fertiliser le sol du jardin voisin.

5. Le Pissenlit (Taraxacum officinale)

Le pissenlit est l’une des mauvaises herbes les plus communes et sans doute la plus bénéfique de toutes. On le trouve souvent dans les sols argileux et durs, que ce soit dans les jardins, les anciens champs ou les pelouses. C’est une espèce pérenne qui croît sur des sols riches en azote. Le pissenlit supporte la fauche et le piétinement. Il s’observe ainsi dans des habitats herbacés plus ou moins perturbés comme les pelouses, les prairies, les friches, les talus.

Accumulateur d’éléments nutritifs : les racines profondes du pissenlit accumuleraient du potassium, du phosphore, du calcium, du cuivre, du fer, du magnésium et du silicium tout en ameublissant le sol.
Le pissenlit apporte la première miellée notable du printemps, fournissant abondamment nectar et pollen aux nombreux insectes venant le polliniser. Le pissenlit attire les coccinelles et les pollinisateurs à la recherche de nectar. Il attire également les guêpes parasitoïdes et les chrysopes.

Les feuilles, les racines et les fleurs du pissenlit sont comestibles. Les feuilles se consomment en salade. À cueillir dès que le pissenlit sort de terre et jusqu’à l’apparition des boutons floraux. Les racines sont également consommables crues, cuites ou torréfiées. Les amateur-ices consomment les boutons floraux, conservés dans du vinaigre comme des câpres.

Enfin les feuilles comme les racines ont des propriétés hautement médicinales. J’ai par ailleurs appris que le nom de cette plante vient de ses propriétés diurétiques, mais elle est aussi tonique et possède des propriétés pour purifier le système sanguin. Cela ne s’arrête pas ici, car j’ai aussi vu que le pissenlit stimule le foie, est riche en vitamine A et en calcium. Il contient autant de vitamine C que le citron et 700 fois plus de vitamine A que la poire ! D’ailleurs, c’est l’une de mes plantes préférées pour le jardin médicinal.

Comment utiliser le pissenlit dans le jardin ?

Faire du purin de pissenlit

Dans le jardin, déposez au fond de la bassine les pissenlits broyés, ajoutez l’eau. Comptez 5L pour 1kg de verdure. Préférez l’eau de pluie à l’eau du robinet. Si vous n’avez à disposition que l’eau du robinet, laissez-la reposer 2 jours avant de l’utiliser afin de diminuer l’effet du chlore.

Au-delà de ces cinq mauvaises herbes

Les mauvaises herbes sont un moyen pour la nature de se soigner. Si vous avez une mauvaise herbe de jardin qui ne figure pas dans cette liste, consultez le livre Bienvenue aux mauvaises herbes du jardin Livre de François Couplan.


Dans cet ouvrage, François Couplan nous invite alors à changer de regard, à «  lâcher prise  » . Il présente plus de 60 «  mauvaises herbes  » courantes au jardin. Et nous donne des anecdoctes afin que l’on apprenne à mieux les connaitre et à les apprécier davantage.

Et vous faites-vous la guerre aux mauvaises herbes ? Est-ce que vous en tolérer certaines ? Est-ce qu’il y en a que vous avez appris à apprécier ?

Découvrez également

Laissez un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un astérisque *.