Les plantes sauvages sont connues depuis longtemps pour leurs propriétés médicinales. Découvrez diverses plantes médicinales à cultiver dans votre jardin pour avoir votre propre pharmacie naturelle.
Cultivez votre propre pharmacie
De nombreuses plantes sont connues pour être de formidables outils de nutrition et de guérison. J’aime faire pousser des plantes médicinales dans mon jardin ainsi que dans ma forêt comestible. Mais je suis également ravie d’avoir des plantes sauvages qui poussent spontanément autour de mon jardin.
Les plantes médicinales permettent parfois à la fois de réparer le sol et d’attirer les insectes bénéfiques. J’aime implanter dans mon jardin de permaculture des plantes qui sont multifonctionnelles, c’est-à-dire qui guérissent à la fois les humains et les écosystèmes.
Voici 7 plantes médicinales à cultiver pour faire pousser votre pharmacie !
Voici quelques-unes de mes plantes médicinales préférées que je laisse pousser et prospérer dans le jardin.
1. Camomille allemande (Matricaria chamomilla ou Matricaria recutita) :
La camomille est une herbe fleurie délicate et charmante qui constitue une excellente tisane aux propriétés apaisantes, adaptée aux enfants. Elle aide à soulager les troubles gastriques et agit contre l’anxiété.
La camomille se développe facilement dans le jardin, tout en attirant les pollinisateurs et les insectes bénéfiques. C’est pourquoi j’aime cultiver la camomille dans le potager.
Elle est toutefois surnommée « le médecin des plantes », car elle soutient et semble guérir les plantes environnantes. C’est pourquoi j’aime en cultiver sous mes arbres fruitiers.
2. La Stellaire (Stellaria media), également appelée le Mouron blanc ou la Morgeline
Il tient son nom de la forte prédilection de certains oiseaux pour ses graines, qui étaient d’ailleurs distribuées aux oiseaux en captivité.
Elle aide à la guérison de tous les tissus, en particulier la peau et les poumons. Le mouron des oiseaux a également des propriétés anti-inflammatoires.
En usage externe, on frictionne les membres lors de douleurs rhumatismales
Pensez à préparer une teinture de mouron pour soigner toutes sortes d’affections internes et externes.
Plante comestible, il existait jusqu’au XXème siècle une corporation des marchands de mouron blanc. Les feuilles prolifiques et riches en minéraux peuvent être ajoutées aux salades ou aux jus.
Enfin, le mouron blanc constitue un riche paillis vert dans le jardin.
Attention à ne pas confondre avec le mouron des champs (Anagallis arvensis) aux fleurs rouges (sol acide) ou bleues (sol calcaire), qui est toxique.
3. Chicorée (Cichorium intybus) : une plante sauvage connue comme aide digestive et substitut de café.
C’est une plante herbacée robuste, vivace, de 40 cm à 1 m de haut, à fleur bleue. La chicorée sauvage est à l’origine de nombreuses variétés cultivées. Selon la variété, on consomme ses feuilles ou sa racine. Elle est à l’origine des chicorées à café et des endives.
La chicorée sauvage est une plante encore peu cultivée et mal connue en France. Pourtant, la chicorée sauvage est consommée depuis la nuit des temps, on en trouve des restes dans les feux des hommes préhistoriques. D’autres pays l’utilisent depuis plus longtemps pour ses nombreuses qualités.
La chicorée sauvage a de tout temps été ramassée pour être consommée, crue, en salade.
Cette plante est également utile pour la guérison des sols.
Pour beaucoup, la chicorée évoque avant tout une boisson apparentée au café.
La chicorée à café est une variété de chicorée sauvage, à grosse racine « Cichorium intybus ssp. intybus var. sativum » . Cette boisson connut son heure de gloire au XIXème siècle lorsque Napoléon déclara le blocus continental pour les navires britanniques transportant notamment le café.
Comment fabrique-t-on de la chicorée ?
Les racines de la chicorée sont récoltées en octobre-novembre puis acheminées vers une usine. Dans un premier temps, les racines vont être lavées puis découpées successivement en lamelles et en cubes pour former des cossettes. Elles sont ensuite séchées dans un four pour en éliminer 75% d’eau. Elles vont ensuite subir une torréfaction, tout comme les grains de café. Cette étape va caraméliser les sucs contenus dans ces cossettes. Pour finir, le produit de la torréfaction va être transformé en poudre.
Mode d’emploi : arrachez vos racines à l’automne puis lavez-les et découpez-les en petits cubes. Disposez vos cubes sur une plaque de métal et enfournez à 100°c pendant environ 1 heure. Ensuite, il ne vous reste plus qu’à moudre (à l’aide d’un moulin à café) vos cubes torréfiés pour obtenir votre poudre de chicorée.
Enfin, ajoutez 2 cuillères à café dans une tasse d’eau chaude et dégustez !
4. Ortie piquante (Urtica dioica)
On les appelle Urtica car elles ont des poils qui provoquent une sensation de brûlure quand on les touche. C’est leur système de défense pour ne pas se faire manger. De nombreuses personnes maudissent cette plante, à cause de « piqûre » provoquée par le contact avec les minuscules poils des tiges. Certes, il n’est pas agréable de tomber dessus à l’improviste, mais la culture de l’ortie dans une partie dédiée du jardin peut être une véritable aubaine pour votre pharmacie naturelle.
L’ortie, l’une des plantes les plus riches en nutriments que nous connaissions, est très riche en vitamine C.
Si l’ortie est abondante & savoureuse, une fois cuisinée, elle est aussi particulièrement intéressante pour ses qualités nutritives. C’est une plante reminéralisante. Les protéines des feuilles, de manière générale, sont aussi assimilables que celles de la viande car elles contiennent les 8 acides aminés essentiels. Or il se trouve qu’elle contient quasiment autant de protéines que le bœuf, 8 g pour l’ortie soit 40% de son poids sec, contre 43% pour le steak, un vrai « steak végétal » !
En ce qui concerne les minéraux elle contient 13 fois plus de calcium que le lait féminin (630 mg) & 2 fois de fer plus que les épinards (7,8 mg pour 3,6 chez l’épinard). Beaucoup de potassium (630 mg) et 10 fois plus de magnésium que dans le chou. Ainsi qu’une très grande quantité de provitamine A, de vitamine B2 (asthénie, dépression, irritabilité, céphalée, …) ainsi qu’une très grande quantité de vitamine C, 6 fois plus que dans l’orange.
Tout s’utilise dans l’ortie. L’ensemble se consomme sauf la tige qui sert à fabriquer des cordes ou du tissu. Les racines sont médicinales. Les jeunes poussent & feuilles des diverses orties forment un des meilleures légumes sauvages. Toutes les feuilles peuvent être consommées, cependant les meilleures sont les 4 à 6 premières du sommet. Mangez les feuilles comme des épinards – elles ne piquent pas si vous les faites cuire à la vapeur.
Essayez de l’utiliser pour préparer des boissons nutritives, des infusions et des teintures pour soigner diverses affections.
Ajoutez-la à une pommade pour aider à soulager les douleurs articulaires. Voir mon article Comment faire une pommade aux herbes.
L’ortie fleurissant à partir du mois de juin il devient alors nécessaire de tailler régulièrement les orties si l’on souhaite ne consommer que les feuilles. Portez des gants lorsque vous récoltez cette plante afin d’éviter les « piqûres ».
5. Plantain à feuilles larges (Plantago major) :
La plante sauvage connue sous le nom de « pied de l’homme blanc ».
Le Plantago major, dit plantain à feuilles larges ou plantain des oiseaux est une plante européenne très commune, que l’on considère comme une adventice, car elle pousse là où elle a envie, dans une allée ou dans la pelouse, sur votre passage. En effet le plantain à feuilles larges aime particulièrement les terrains tassés, les talus, les chemins.
Le plantain a reçu son surnom à l’époque coloniale, lorsqu’il a commencé à apparaître aux endroits où les colons avaient créé des sentiers et d’autres zones très fréquentées où le sol était compacté.
Usages médicinaux du Plantain
Soulager les inflammations cutanées
En cas de piqure de guêpe, de fourmi, ou d’ortie, froisser une feuille de plantain entre ses doigts pour frotter la sève de la plante sur l’inflammation apaise la douleur, même chose pour les petites égratignures faites au jardin. Si ce remède ancestral était utilisé depuis des siècles de façon empirique, l’efficacité anti-inflammatoire et désinfectante du plantain est démontré scientifiquement aujourd’hui.
Inflammations des voies respiratoires.
Au début des années 1980, quelques essais cliniques ont confirmé l’efficacité du plantain pour le traitement de la bronchite chronique. On attribue généralement l’efficacité du plantain au mucilage qu’il contient. Cette substance adoucit et calme les muqueuses des voies respiratoires en raison de ses qualités émollientes et anti-inflammatoires.
La plante peut elle-même être consommée comme un légume : les jeunes feuilles en salade, et les plus anciennes cuites comme des épinards. L’on peut réaliser des recettes savoureuses comme du pesto, le risotto au plantain ou de la soupe.
6. Pourpier (Portulaca oleracea)
Le pourpier est une « mauvaise herbe » commune du jardin, facile à arracher dans les zones où vous ne voulez pas en avoir. Mais avant de lui donner le coup de grâce, vous devriez peut-être y réfléchir à deux fois. Un peu de pourpier écrasé peut aider à soulager les piqûres ou les morsures d’insectes. C’est aussi une plante qui a des vertus diurétique et vermifuge.
Le pourpier est aussi comestible. Les feuilles ont un goût acidulé assez agréable. Cette plante sauvage est aussi nutritive que le cresson ou les épinards. Vous pouvez manger les tiges et les feuilles crues dans une salade, les cuire comme des épinards ou en faire un pesto.
7. Achillée millefeuille (Achillea millefolium) :
Cette belle fleur au feuillage dentelé est une plante prolifique qui a de nombreuses utilisations médicinales. Un peu oubliée aujourd’hui, cette jolie fleur a pourtant rendu de grands services en médecine populaire.
Les feuilles sont hémostatiques. C’est-à-dire qu’elles arrêtent les saignements. Les fleurs ont des propriétés davantage toniques, stimulantes et antispasmodiques. En Allemagne, il existe une reconnaissance officielle de l’achillée millefeuille pour traiter les pertes d’appétit, les maux d’estomac et les crampes menstuelles.
Elle soigne aussi les sols et accroît la biodiversité.
Conserver les plantes médicinales
La grande majorité des plantes médicinales se conservent bien après avoir été séchées. Étendez-les sur un linge, dans un endroit ventilé, à l’abris du soleil. Une semaine plus tard, TADAM ! Vos herbes et fleurs seront sèches et vous pourrez les conserver ensuite dans des bocaux en verre à l’abri de la lumière.
Tout dépendant de ce que vous comptez faire avec vos plantes médicinales, vous pouvez aussi profiter du fait qu’elles sont fraîches pour les faire macérer dans de l’huile, dans du miel ou dans du vinaigre, par exemple.