L’interdiction totale des néonicotinoïdes en France

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a déclaré le 23 janvier qu’il ne signerait pas de nouvelle dérogation pour l’usage de semences de betteraves sucrières enrobées aux néonicotinoïdes.

La France s’apprête donc à devenir le premier pays au monde à proscrire l’ensemble des néonicotinoïdes ! C’est-à-dire, à bannir une catégorie de pesticides largement employée dans le secteur agricole. Cette mesure vise à protéger les pollinisateurs, en particulier les abeilles. En effet, ces dernières ont été gravement impactées par l’usage de ces substances chimiques.

Désormais, à compter de 2023, ils seront tous interdits en France! Cette décision aura des répercussions majeures sur les agriculteurs. En effet, ils devront recourir à des alternatives pour protéger leurs récoltes. Néanmoins, c’est un pas important pour préserver l’environnement et la santé humaine.

Qu’est-ce que les néonicotinoïdes et leur utilisation

Ce sont une catégorie de pesticides. Ils sont conçus pour protéger les cultures contre des insectes nuisibles tels que les pucerons, les aleurodes et les chenilles. Ils ont été introduits dans les années 1990… Puis, ils sont rapidement devenus l’un des pesticides les plus couramment utilisés dans le monde grâce à leur efficacité.

Les préoccupations environnementales et sanitaires

Ces substances agissent en perturbant le système nerveux des insectes, provoquant leur mort. Toutefois, elles peuvent également impacter d’autres organismes, tels que les abeilles et les autres pollinisateurs, qui sont essentiels à la pollinisation des cultures alimentaires. Au fil du temps, des inquiétudes se sont élevées concernant l’impact des néonicotinoïdes sur l’environnement et la santé publique.

Des études ont également révélé que ces pesticides peuvent contaminer les sols, les eaux souterraines, les nappes phréatiques, ainsi que la faune et la flore sauvages. Ils ont également été associés à la mort de colonies d’abeilles et à une diminution de la biodiversité.

Les actions européennes

En conséquence, plusieurs pays ont interdit ou limité l’utilisation de certains néonicotinoïdes. En Europe, par exemple, un moratoire sur trois néonicotinoïdes a été instauré en 2013 en raison de leur impact sur les abeilles.

Le fonctionnement des néonicotinoïdes et leur impact sur les insectes

Ils fonctionnent en interférant avec le système nerveux des insectes. Ils se lient aux récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, qui se trouvent sur les membranes des cellules nerveuses des insectes. Ce processus perturbe la transmission des messages nerveux, entraînant des convulsions et la mort de l’insecte.

Généralement appliqués sur les graines ou les plantes, les néonicotinoïdes sont absorbés et transportés dans toutes les parties de la plante, y compris les feuilles, les tiges, les fleurs et les racines. Les insectes qui se nourrissent de la plante ingèrent également les néonicotinoïdes, ce qui peut provoquer leur mort.

Les risques potentiels des néonicotinoïdes pour la santé humaine

Bien qu’ils soient généralement considérés comme moins toxiques pour les mammifères que d’autres types de pesticides, il existe des inquiétudes quant à leur impact sur la santé humaine.

Des recherches ont montré que l’exposition aux néonicotinoïdes peut être liée à des effets indésirables sur la santé humaine, tels que des troubles neurologiques, des problèmes de reproduction, des difficultés de développement, des problèmes immunitaires et des effets potentiellement cancérigènes. Il est cependant important de souligner que les doses de néonicotinoïdes nécessaires pour provoquer ces effets sont souvent bien supérieures à celles auxquelles les personnes seraient normalement exposées.

L’interdiction progressive des néonicotinoïdes en France

La France a été le premier pays européen à interdire les trois principaux néonicotinoïdes – imidaclopride, thiaméthoxame et clothianidine – en 2018, en réponse aux préoccupations concernant les effets des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs, en particulier les abeilles.

En 2020, la France a annoncé qu’elle interdirait également les autres néonicotinoïdes qui n’étaient pas inclus dans la première interdiction, tels que l’acétamipride, le thiaclopride et le sulfoxaflor, à partir de 2022, avec une interdiction totale entrant en vigueur en 2023.

Les défis pour les agriculteurs et la recherche d’alternatives durables

Cette interdiction représente une étape importante pour la protection des pollinisateurs. Cependant, cela peut également représenter un défi pour les agriculteurs. Ils doivent désormais trouver des alternatives efficaces et durables pour lutter contre les ravageurs sans utiliser de néonicotinoïdes. Cela peut parfois être complexe. Ce fut le cas, lors de la crise du sucre de betterave en 2020, lorsque la production avait chuté de 70 % à cause d’une maladie apportée par les pucerons.

Il est important de noter que d’autres pays de l’Union européenne ont également interdit certains néonicotinoïdes. Mais la France est le premier pays à les interdire tous. Elle a commencé par interdire les trois principaux néonicotinoïdes (imidaclopride, thiaméthoxame et clothianidine) en 2018. Par la suite, en 2020, la France a annoncé qu’elle interdirait également les autres néonicotinoïdes (acétamipride, thiaclopride et sulfoxaflor). Puis à partir de 2022, avec une interdiction totale entrant en vigueur en 2023. D’autres pays de l’Union européenne ont également interdit certains néonicotinoïdes ou ont mis en place des restrictions sur leur utilisation. J’espère que l’exemple de la France, saura donner le courage et la volonté à d’autres décideurs ! Car, une agriculture sans néonicotinoïdes c’est possible, pas une agriculture sans abeille. D’ailleurs les rois quarts des cultures dépendent de la pollinisation.

Consulter aussi : Les néonicotinoïdes : pourquoi sont-ils surnommés « tueurs d’abeilles » ?

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