L’agriculture est la principale activité consommatrice d’eau, représentant 57 % de l’usage total de cette précieuse ressource. Parmi les secteurs agricoles, l’élevage et la culture de certaines plantes, comme le maïs, sont particulièrement gourmands en eau. Comprendre ces besoins et leurs impacts est essentiel pour une gestion durable de l’eau.

L’élevage et la consommation d’eau

L’élevage requiert une quantité significative d’eau pour alimenter le bétail. Cependant, la consommation d’eau varie en fonction de nombreux facteurs tels que le type d’élevage, le stade de développement des animaux, le type de climat et le type d’alimentation. Par exemple, les volailles consomment moins d’un litre d’eau par jour et par animal, tandis que les bovins ou les chevaux ont besoin de plusieurs dizaines de litres d’eau quotidiennement.

  • Selon le rapport de la FAO « Tackling climate change through livestock », l’élevage est responsable de 29% de l’utilisation d’eau dans l’agriculture, et de 8% de la consommation mondiale d’eau. La majeure partie de cette utilisation est attribuée à la production d’aliments pour animaux (source : FAO, 2013).
  • Les besoins en eau varient considérablement selon le type d’animaux élevés. Par exemple, un bovin nécessite entre 40 à 180 litres d’eau par jour, alors qu’un porc en requiert entre 6 à 20 litres par jour et une poule environ 0.2 litres par jour (source : INRA, Institut National de la Recherche Agronomique).
  • La « Water Footprint Network » évalue l’empreinte eau moyenne d’un kilogramme de bœuf à 15 415 litres, tandis qu’un kilogramme de porc aurait une empreinte eau de 5 988 litres et un kilogramme de volaille de 3 325 litres (source : Water Footprint Network).

Le maïs, une culture intensive en eau

Les plantes cultivées nécessitent également de l’eau pour leur développement et leur maturation. En cas de précipitations insuffisantes ou mal synchronisées avec le cycle de croissance des plantes, la qualité et le volume des récoltes peuvent être affectés, d’où le recours à l’irrigation.

Parmi les cultures irriguées, le maïs est une des plus courantes. Il représente 41 % des surfaces irriguées, loin devant les autres céréales. Contrairement à une idée reçue, le maïs n’est pas plus gourmand en eau que les autres céréales. Néanmoins, sa culture coïncide avec la période estivale, lorsque l’eau est plus rare.

Le maïs, avec une superficie de 2,7 millions d’hectares cultivés en 2019, est la deuxième production végétale française après le blé. Il se divise en trois types : le maïs grain, utilisé pour l’alimentation animale ou l’industrie ; le maïs fourrage, destiné principalement à l’alimentation des bovins laitiers ; et le maïs doux, destiné à l’alimentation humaine.

  • Le maïs est l’une des cultures les plus irriguées du monde.
    En France, par exemple, le maïs représentait en 2017 environ 45% de l’irrigation totale, bien qu’il n’occupe que 13% des surfaces cultivées, selon le Ministère de l’Agriculture français (source : Agreste, 2018).
  • L’empreinte eau d’un kilogramme de maïs est estimée à environ 1 222 litres d’eau, selon la Water Footprint Network (source : Mekonnen et Hoekstra, 2010).
  • Il est estimé que la production mondiale de maïs consomme environ 864 milliards de mètres cubes d’eau par an, soit environ 8% de la consommation d’eau de l’agriculture mondiale (source : Mekonnen et Hoekstra, 2011).
  • Les besoins en eau du maïs sont particulièrement élevés pendant la phase de croissance végétative, qui a lieu pendant l’été lorsque les précipitations sont souvent insuffisantes. Ainsi, l’irrigation est souvent nécessaire pour assurer de bons rendements (source : Institut Technique de la Betterave, 2020).

Notre assiette, un levier de changement

Avant de remettre en question l’irrigation du maïs ou la consommation d’eau liée à l’agriculture, il convient de se pencher sur le contenu de notre assiette. Notre alimentation, et plus largement nos modes de consommation, ont un impact direct sur l’usage de l’eau dans l’agriculture.

  • Selon une étude publiée dans la revue « Nature » en 2018, si les régimes alimentaires mondiaux s’orientaient vers une alimentation plus végétarienne, la réduction de la consommation de la consommation d’eau dans l’agriculture pourrait atteindre 50%. (Source: Springmann et al., 2018).

Ainsi, en adoptant une alimentation plus responsable et en soutenant les pratiques agricoles durables, chaque consommateur peut contribuer à une gestion plus équilibrée et plus durable de l’eau. En effet, il est donc possible de réduire notre empreinte hydrique. Pour cela, il faut favoriser des produits moins gourmands en eau ou en privilégiant les produits locaux et de saison.

En somme, l’agriculture est un utilisateur majeur de l’eau. Comprendre comment elle est utilisée, et comment nous pouvons influencer cette utilisation à travers nos choix alimentaires, est essentiel pour assurer la durabilité de cette ressource vitale.

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