Les haies sont souvent considérées comme des éléments indésirables dans les paysages agricoles modernes, en raison de la croyance qu’elles favorisent la dispersion des mauvaises herbes et nuisent à la productivité des cultures. Cependant, des recherches récentes de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) démontrent que les haies peuvent en réalité constituer une solution de protection des cultures efficace et fondée sur la nature. Découvrez les avantages des haies pour l’agriculture durable et la biodiversité.
Régulation des mauvaises herbes
Contrairement à la croyance populaire, les haies ne favorisent pas la dispersion des mauvaises herbes.
À l’inverse elles contribuent plutôt à leur régulation. Les haies agissent comme des barrières naturelles qui limitent la propagation des graines de mauvaises herbes par le vent. De plus, les haies favorisent la présence d’oiseaux et d’insectes qui se nourrissent de graines et de plantes indésirables, contribuant ainsi à la régulation naturelle des mauvaises herbes [1] .
Protection des cultures
Les haies offrent une protection naturelle contre les éléments et les ravageurs.
Elles agissent comme des brise-vents, réduisant l’érosion éolienne et protégeant les cultures des dommages causés par les vents violents. Les haies servent également d’habitat pour une diversité d’espèces animales, dont certaines sont des prédateurs naturels des ravageurs des cultures. En encourageant la biodiversité et en soutenant les chaînes alimentaires naturelles, les haies contribuent à la lutte biologique contre les ravageurs [2] .
Amélioration de la qualité de l’eau
Les haies contribuent à la protection des ressources en eau en agissant comme des filtres naturels.
Elles retiennent les sédiments et les nutriments provenant des champs cultivés, réduisant ainsi la pollution de l’eau par les engrais et les pesticides. Les haies favorisent également l’infiltration de l’eau dans le sol, contribuant à la recharge des nappes phréatiques et à la prévention des inondations [3] .
Séquestration du carbone et atténuation du changement climatique
Les haies jouent un rôle important dans la séquestration du carbone et l’atténuation du changement climatique.
Les arbres et les arbustes qui composent les haies capturent et stockent le carbone dans leur biomasse et dans le sol, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En intégrant les haies dans les paysages agricoles, nous pouvons promouvoir une agriculture plus résiliente et respectueuse de l’environnement [4] .
Valorisation du paysage et du patrimoine culturel
Les haies sont un élément important du patrimoine culturel et paysager de nombreuses régions.
Elles contribuent à la beauté et à la diversité des paysages ruraux et offrent un habitat précieux pour la faune et la flore locales. En préservant et en restaurant les haies, nous contribuons à la valorisation du patrimoine culturel et à la promotion du tourisme rural [5] .
Bien-être et santé des communautés rurales
Les haies peuvent également contribuer au bien-être et à la santé des communautés rurales en offrant des espaces de détente et de loisirs.
Les haies sont souvent intégrées dans les sentiers pédestres et les réseaux de pistes cyclables, encourageant ainsi la pratique d’activités physiques et la découverte de la nature. De plus, les haies peuvent avoir un impact positif sur la santé mentale en offrant des espaces verts apaisants et en améliorant la qualité de vie [6] .
Conclusion
Les haies sont bien plus qu’une simple barrière entre les champs ; elles constituent une solution fondée sur la nature pour la protection des cultures, la régulation des mauvaises herbes et la préservation de la biodiversité. En reconnaissant et en valorisant les multiples avantages des haies, nous pouvons encourager des pratiques agricoles durables et contribuer à la préservation de notre patrimoine naturel et culturel pour les générations futures.
Sources :
- [1] Alignier, A., & Baudry, J. (2015). Changes in management practices over time explain most variation in vegetation of field margins in Brittany, France. Agriculture, Ecosystems & Environment, 211, 164-172.
- [2] Bianchi, F. J., Booij, C. J., & Tscharntke, T. (2006). Sustainable pest regulation in agricultural landscapes: a review on landscape composition, biodiversity and natural pest control. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 273(1595), 1715-1727.
- [3] Collins, A. L., Zhang, Y., Walling, D. E., & Black, K. (2014). Tracing sediment loss from eroding farm tracks using a geochemical fingerprinting procedure combining local and genetic algorithm optimisation. Agriculture, Ecosystems & Environment, 196, 133-142.
- [4] Nair, P. K. R. (2012). Climate change mitigation: A low-hanging fruit of agroforestry. In Agroforestry – The Future of Global Land Use (pp. 31-67). Springer, Dordrecht.
- [5] Petit, S., & Burel, F. (1998). Connectivity in fragmented populations: Abax parallelepipedus in a hedgerow network landscape. Comptes Rendus de l’Académie des Sciences-Series III-Sciences de la Vie, 321(6), 557-563.
- [6] Van den Berg, A. E., Maas, J., Verheij, R. A., & Groenewegen, P. P. (2010). Green space as a buffer between stressful life events and health. Social Science & Medicine, 70(8), 1203-1210.
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