Le printemps est le début de la saison des récoltes. On peut glâner des baies, fruits, légumes, champignons. C’est une période où il est crucial de se familiariser avec l’échinocoque (Echinococcus multilocularis). Ce ver est responsable de l’échinococcose alvéolaire, une zoonose parasitaire, une maladie transmissible de l’animal à l’homme.

Dans son cycle naturel, le ver adulte vit dans les intestins des carnivores. On le retrouve dans les intestins des renards, des chiens, et plus rarement des chats. Ces hôtes définitifs libèrent des œufs de ver dans l’environnement à travers leurs déjections. Les œufs, présents sur la végétation, sont ensuite consommés par des rongeurs, les hôtes intermédiaires du parasite. Les larves du parasite naissent et se développent dans le foie ou les poumons des rongeurs. Ces derniers sont ensuite prédatés par les carnivores. Cela permet aux larves de retourner à l’hôte initial pour atteindre leur forme adulte. Ensuite ils se reproduisent, bouclant ainsi le cycle du parasite.

Cependant, l’humain peut également devenir un hôte intermédiaire accidentel du parasite, prenant la place du rongeur dans ce cycle. Chez l’humain, les larves se retrouvent en « impasse parasitaire ». C’est-à-dire qu’elles ne peuvent plus évoluer car elles ne peuvent pas rejoindre les intestins d’un carnivore. Elles tentent alors de proliférer dans le foie humain, créant de nombreuses alvéoles, d’où le nom d’échinococcose « alvéolaire ».

L’échinococcose alvéolaire est rare chez l’humain, mais elle est souvent grave.

C’est une maladie grave et potentiellement mortelle pour l’homme. Lorsqu’elle est diagnostiquée, car elle reste asymptomatique pendant 10 à 15 ans, le temps entre l’ingestion des œufs et l’apparition des premiers symptômes liés aux dommages sur le foie.

La transmission à l’humain se fait exclusivement par voie orale, en ingérant accidentellement des œufs microscopiques du parasite présents sur des végétaux infestés ou par contact oral après avoir touché le pelage d’animaux porteurs. Les œufs d’échinocoques sont extrêmement résistants et peuvent survivre dans l’environnement plus d’un an. Un lavage intensif ou la congélation domestique ne garantissent pas l’élimination totale des œufs. Seule une cuisson à plus de 60°C permet d’éliminer le risque de contamination, constituant la seule méthode d’élimination domestique du parasite.

Le renard, un carnivore sauvage, est le principal hôte du parasite, ce qui conduit souvent à sa persécution. Cependant, des études montrent que la destruction des renards n’a pas diminué la population de renards, mais a plutôt augmenté la prévalence d’Echinococcus multilocularis. Il semble donc que persécuter le renard soit à la fois inutile et contre-productif pour lutter contre cette maladie.

Pour limiter les risques de contamination, il est recommandé de ne pas consommer de baies, plantes, champignons, etc. crus, éviter de cueillir les fruits proches du sol, installer des clôtures autour des jardins domestiques pour limiter l’accès des renards, se laver les mains avant la préparation des repas et après contact avec des animaux ou de la terre, vermifuger régulièrement les animaux domestiques et pour les chasseurs, porter des gants jetables pour éviter le contact avec des œufs présents sur le pelage d’animaux porteurs.

Rappelons que lorsque nous sommes dans la nature, nous sommes dans le territoire des animaux sauvages, et c’est à nous de nous protéger des parasites et des maladies dont ils sont victimes. En France, les zones les plus touchées par l’échinococcose alvéolaire humaine sont la Franche-Comté, la Lorraine, la Haute-Savoie et le Massif central.

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