Aujourd’hui, nous allons plonger dans l’univers fascinant des courges, ces plantes incroyablement généreuses qui apportent une touche de vitalité et de couleur à nos jardins. Que vous soyez novice ou expérimenté, cultiver des courges est une aventure gratifiante. Ces plantes, avec leurs larges feuilles et leurs fruits impressionnants, sont non seulement un régal pour les yeux, mais aussi pour les papilles. Alors, enfilez vos gants de jardinage et préparez-vous à découvrir tous les secrets pour réussir la culture des courges.

Choisir ses variétés de courges

Le choix des variétés de courges est crucial pour réussir votre culture. Voici quelques conseils pour vous aider à choisir les meilleures variétés en fonction de vos besoins et de vos goûts.

Les classiques incontournables

Les courges classiques sont indispensables dans tout bon potager. Elles sont connues pour leur goût délicieux et leurs excellentes capacités de conservation :

  • Butternut : Cette courge a un goût de noisette doux et sucré. Parfaite pour les soupes, les purées et les rôtis, elle se conserve très bien jusqu’à huit mois.
  • Potimarron : Avec sa saveur sucrée et légèrement noisette, le potimarron est idéal pour les soupes et les gratins. Il peut se conserver jusqu’à douze mois.
  • Courge Musquée de Provence : Très parfumée et sucrée, cette courge est parfaite pour les soupes, les purées et les desserts. Elle se conserve également très bien.

Pour ceux qui aiment découvrir de nouvelles saveurs, voici quelques variétés de courges intéressantes :

  • Marina di Chioggia : Avec son épiderme grumeleux et son cœur orangé ferme et sucré, cette courge est parfaite pour les plats sucrés et salés.
  • Pleine de Naples et Sucrine du Berry : Ces variétés ont des saveurs prononcées et peuvent être consommées fraîches ou transformées en confitures.
  • Pink Banana Jumbo : Sa forme évoque celle d’une banane, et sa chair est idéale pour les purées ou les conserves.
  • Spaghetti Végétal : Aussi appelée « courge spaghetti », cette variété offre une chair composée de longs fils jaunes que l’on déguste comme des pâtes.

Pour la culture verticale

Si vous manquez d’espace au sol, optez pour les variétés coureuses et savoureuses à petits fruits. Voici quelques suggestions :

  • Futsu Black
  • Table Queen
  • Pomme d’Or
  • Jack Be Little

Ces variétés sont idéales pour la culture sur filet ou grillage et produisent des fruits délicieux et décoratifs.

Objectif de récolte

N’hésitez pas à en planter trop ! La courge est sans doute le légume le plus complet qu’on puisse trouver au potager. Elle offre une gamme de saveurs large et une durée de conservation pouvant aller jusqu’à un an, permettant de faire la passerelle entre les saisons les plus productives du potager. Elle peut être dégustée de bien des façons : soupe, gratin, purée, beignet, tarte, quiche, ou même en confiture. On peut également la consommer farcie ou en crudité. Ses graines peuvent aussi se faire germer au cœur de l’hiver et agrémenter des salades. Pour une famille de 3 ou 4 personnes, une vingtaine de plants est une bonne base.

Une production généreuse permet non seulement de répondre aux besoins de la famille pendant la saison de récolte, mais aussi de conserver les courges pour une consommation tout au long de l’année. Avec une vingtaine de plants, vous pouvez espérer récolter une quantité suffisante pour varier les plaisirs culinaires et maintenir une autonomie alimentaire significative.

Quand et combien en planter ?

Semis en intérieur ou en pleine terre

Démarrez les semis en intérieur ou en serre froide, pour prendre un peu d’avance sur la saison. Semez-les en grands godets de 10 cm de diamètre. Veillez à leur offrir, pendant quelques semaines, une source lumineuse suffisante, sous peine de les voir s’étioler et s’épuiser. Vous pouvez aussi opter pour un semis en place en pleine terre.

Si vous semez en intérieur, le semis s’effectue trois semaines avant l’implantation au jardin. On peut donc les démarrer, en fonction de la région et des conditions de culture, entre début et fin avril. Attention, les Cucurbitacées ont un développement rapide. Ne brisez pas la dynamique d’un jeune plant vigoureux en le laissant trop longtemps dans son godet. Mieux vaut assumer un léger retard sur le semis que de subir une délicate inertie. Patience et échelonnez vos semis !

Si vous semez directement en place, attendez début à fin mai, quand tout risque de gelée est écarté, pour semer en poquets de 2 ou 3 graines tous les 1,50 m et à 5 cm de profondeur. Une fois plantée au potager, la courge a besoin d’une météo clémente et d’un sol humide et bien réchauffé. De belles journées ensoleillées et des nuits ne descendant pas en dessous de 8 °C sont idéales.

Les jeunes plants sont très appréciés par les gastéropodes : si vous précipitez la mise en place, vous verrez vos pieds disparaître un à un. Mieux vaut un début de développement vigoureux qu’une pousse fébrile qui fera le régal d’un escargot affamé.

Comment la cultiver ?

La famille des Cucurbitacées, à laquelle appartient la courge, est gourmande et exigeante.

Sol et nutriments

Les courges nécessitent un substrat fertile, drainant et riche : compost, fumier, matières organiques variées… Elles peuvent se contenter d’un substrat « grossier », comme un épais compostage de surface. Même si on observe des résultats honorables sur des sols non préparés, il est recommandé d’apporter un amendement chaque année pour ne pas épuiser le sol. À ce titre, on recommande une rotation de parcelle chaque année pour cette culture.

Arrosage

Le pied de la plante doit être en permanence dans un sol frais et humide. C’est le prix à payer lorsqu’on attend d’une plante qu’elle produise des légumes de plusieurs kilos, eux-mêmes composés d’au moins 80 % d’eau. Paillez généreusement et essayez de positionner le pied de la plante dans une zone ombragée, tout en orientant son développement vers un endroit ensoleillé.

Culture verticale

Si vous manquez de place au potager, n’hésitez pas à la faire escalader ! Essayez de la cultiver en la palissant ou sur de simples filets en prenant garde à l’exposition au vent qui pourrait maltraiter ses larges feuilles. Pour garantir une bonne récolte, cultivez plusieurs pieds pour avoir une pollinisation croisée. Si votre biotope manque de pollinisateur, réalisez l’opération manuellement.

Entretien

  • Paillez généreusement pour maintenir l’humidité.
  • Arrosez régulièrement et généreusement, surtout en période de floraison et de fructification.
  • Surveillez les maladies comme l’oïdium, et traitez-les de manière naturelle si nécessaire.

Les courges sont sujettes à certaines maladies et ravageurs.

Voici quelques conseils pour prévenir et traiter ces problèmes.

L’oïdium

L’oïdium attaque sous la forme d’une poudre blanche et colonise les feuilles en affaiblissant la plante. Tôt ou tard, l’oïdium apparaîtra sur les feuilles, mais le plus probablement à la fin de sa vie. Il fait partie intégrante de son cycle. La feuille d’une plante est recouverte de milliards de champignons : si vous traitez l’oïdium avec un produit antifongique, vous détruirez aussi tout un panel de champignons qui lui sont nécessaires, créant ainsi de nombreuses « portes d’entrée » à de nouveaux problèmes. Qui plus est, un plan en bonne santé peut facilement reprendre de la vigueur après avoir contenu l’oïdium, qui ne se déploie que sur de courtes périodes pendant lesquelles l’humidité et la fraîcheur règnent (entre 10 et 18 °C). On comprend alors aisément qu’il vaut mieux aider ses plants à faire face à ce problème en nourrissant le sol ou en aérant les cultures trop densément plantées, plutôt que de s’attaquer aux conséquences.

Les gastéropodes

Les limaces et les escargots adorent les jeunes plants de courges. Une solution souvent efficace : roder à la tombée de la nuit autour des courgettes, pour déplacer les limaces et escargots le plus loin possible de vos jeunes et fragiles cucurbitacées.

Pollinisation

Il faut d’abord apprendre à distinguer les fleurs mâles, qui ont de petites tiges et ne portent pas de fruits, et les fleurs femelles, qui portent des sortes de courgettes miniatures. En début de saison, on peut arracher l’étamine de la fleur mâle et frotter son extrémité sur les pistils des fleurs femelles. Si vous avez plusieurs pieds et des pollinisateurs dans le coin, cette précaution ne sera très vite plus nécessaire.

Quand récolter les courges?

Pour une consommation immédiate, récoltez le fruit selon votre goût ! Jeune et frais, ou plus avancé avec un goût marqué. Si vous voulez conserver vos courges, attendez que le pédoncule soit bien sec. Pendant leur culture, isolez les fruits du sol humide à l’aide d’une pierre, d’une tuile, d’une planche… Conservez-les ensuite dans un endroit frais et aéré.

Attention à l’excès de nitrate !

Il semble y avoir une différence de durée de conservation des courges lorsqu’elles ont été nourries exclusivement de fumier ou non. L’excès de nitrate n’est bon ni pour vous, ni pour votre sol, ni pour les nappes phréatiques, ni même pour vos légumes. Soyez prudent et observez bien vos plantes.

Pensez à garder les semences de vos plus belles réussites !

Prudence avec les semis spontanés ! S’il est appréciable de laisser ces fruits du hasard prendre une place au jardin, il ne faut pas tout miser sur eux. Il existe beaucoup de légendes urbaines et d’incompréhensions au sujet de l’hybridation. Pour éviter les risques, utilisez la technique du porte-graine et créez un assortiment de courges non hybridables entre elles.

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Conservation des courges

La méthode classique

La méthode la plus simple pour conserver les courges consiste à les cuire avec des oignons, de l’ail, des tomates et/ou des aubergines et/ou des poivrons. Les légumes vont réduire à la cuisson et on pourra ainsi conserver pendant de longs mois, voire années, des quantités importantes de légumes. Mieux vaut cuire les légumes séparément, avant de les mélanger en s’assurant que le résultat final contienne le moins d’eau possible. On stérilise ensuite les bocaux, on les remplit de légumes jusqu’à 3 cm en dessous du bord. Puis, on ferme les bocaux hermétiquement, puis on replace le tout dans l’eau bouillante pendant 15 minutes. On sèche et on conserve au frais et à l’ombre. Sans oublier d’étiqueter en indiquant le contenu et la date de mise en conserve.

La congélation

On peut aussi congeler les courgettes. Coupez-les en cubes. Mais, pour qu’ils ne s’agglomèrent pas, précongelez les cubes séparément sur une plaque avant de les mettre en sachets. On peut aussi râper les courgettes et les mettre directement en sachet. Dans les deux cas, veillez à congeler sous vide pour éviter que les courgettes ne se gorgent d’eau.

Les pickles

Dernière solution, les pickles. Faites cuire quelques minutes des morceaux de courgettes dans du vinaigre de cidre, avec du sel et des grains de poivre ou de la moutarde, puis mettez en bocaux. Les courgettes ainsi préparées sont délicieuses et croquantes, assez proches des cornichons.

La courge qui remplace le beurre

Avec son goût neutre et sa texture fondante, la courge peut remplacer le beurre dans certaines pâtisseries. C’est souvent un choix diététique, mais il a aussi son sens quand on se place dans une logique d’autonomie et qu’on n’a pas de poules au jardin. On adore notamment les fondants au chocolat à la courge, mais certains se frottent même au fondant au citron ou au gâteau aux courges et noisettes râpées.

Avec leurs larges feuilles et leurs fruits impressionnants, les courges apportent une touche de vitalité et de couleur à votre potager.

Que vous soyez novice ou expérimenté, suivez ces conseils pour une culture réussie et profitez de récoltes abondantes et savoureuses tout au long de l’année. Bon jardinage à tous !

Consultez aussi : Cultiver les trois soeurs : maïs, haricots, courges

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