S’il est possible de se procurer des semences d’excellente qualité auprès des nombreux artisans semenciers, il est également facile de produire et de conserver ses propres semences. En plus, c’est moins compliqué qu’on pourrait le penser! Cet article vous accompagnera pas à pas dans la conservation de vos semences. Suivez ces trois étapes simples pour apprendre à conserver vos propres semences.
1. Savoir ce que l’on veut faire pousser
Commencez par des semences libres et reproductibles
Les variétés de semences libres et reproductibles conservent leurs caractéristiques. Cela signifie qu’avec un peu de soin les semences que vous produirez seront identiques. Elles conserveront leurs caractéristiques distinctes génération après génération… Tant qu’elles ne subissent pas de pollinisation croisée avec d’autres variétés de la même espèce.
Annuelles, bisannuelles, vivaces
Toutes les plantes ne fleurissent pas, ne montent pas en graines et ne meurent pas en une seule saison de croissance. Celles qui le font, comme la laitue, les tomates et les poivrons, sont appelées annuelles.
Les autres sont des bisannuelles. On compte parmi elles, les carottes et les oignons. Ces derniers ne fleurissent pas avant leur deuxième saison de croissance.
Certaines plantes à longue durée de vie, comme les pommiers et les asperges, sont des vivaces. Ils survivent et fleurissent pendant de nombreuses années.
Les espèces
Une espèce est un groupe d’individus qui sont capables de se reproduire ensemble. Dans le jardin, la plupart des cultures sont des espèces différentes les unes des autres, mais pas toujours.
Au sein d’un même genre, il peut exister plusieurs espèces qui sont logiquement infécondes entre elles. Ainsi, chez les cucumis, le concombre (Cucumis sativus) ne peut pas se croiser avec le melon (C. melo). De même chez les cucurbitas, nous cultivons essentiellement quatre espèces distinctes qu’il est impossible d’hybrider entre elles : les potimarrons et les potirons (Cucurbita maxima), les courgettes, pâtissons, courges spaghettis, citrouilles (C. pepo), courges musquées, butternuts, musquées de Provence etc. (C. moschata), et la courge de Siam (C. ficifolia).
Les variétés
Par contre, au sein d’une même espèce, les hybridations sont possibles : courge musquée de Provence x butternut, concombre x cornichon… Il est ainsi fréquent de rencontrer des « patigettes », croisement curieux d’une courgette et d’un pâtisson. Pour être clair, si vous avez semé ces deux variétés cette année et que vous ressemez vos graines l’année prochaine, il est possible que vous récoltiez des « patigettes ». En revanche, cette année, vous ne constaterez aucune anomalie sur les fruits de la génération « mère », les courgettes resteront courgettes et les pâtissons, pâtissons.
2. Planifier la conservation des semences
Commencez par des cultures faciles
Certaines cultures comme les pois, les haricots, la laitue et les tomates sont parfaites pour les débutants. Ces cultures annuelles et autopollinisantes ne nécessitent que peu ou pas d’isolation. Et il suffit de quelques plantes pour produire des semences de manière fiable.
Cultivez suffisamment de plantes
Certaines cultures ont du mal à produire des semences lorsqu’il y a trop peu de plantes. D’autres peuvent se reproduire avec une seule plante. Si la taille de la population d’une semence est trop faible, une partie de la diversité génétique peut être perdue et ce, sur plusieurs générations ; à terme, cela peut se traduire par une diminution notable de la stature des plantes, de leur vigueur générale, de la germination et du rendement.
Laissez un peu d’espace entre les variétés
Pour produire des semences fidèles au type, il faut intervenir un peu dans le jardin pour éviter la pollinisation croisée indésirable entre les différentes variétés d’une même espèce. Pour certaines cultures comme la laitue et les pois, il suffit de laisser un peu d’espace entre les variétés. En revanche, pour d’autres des méthodes plus avancées peuvent être utilisées, notamment des distances d’isolement plus importantes, des barrières de pollinisation ou la pollinisation manuelle.
3. Récoltez vos semences
Sachez quand vos semences sont à maturité
Pour les cultures qui produisent des fruits humides, les semences ne sont pas toujours mûres lorsque les fruits sont prêts à être consommés. Les aubergines, les concombres et les courges d’été sont consommés lorsque les fruits sont immatures et encore comestibles, mais avant que les semences ne soient réellement matures. Cela signifie que les conservateurs de semences doivent laisser quelques fruits mûrir complètement dans le jardin lorsqu’ils veulent conserver des semences. Les cultures fruitées sèches, comme les céréales, la laitue et les haricots, peuvent être retirées de la plante une fois que les semences sont sèches et dures.
Savoir comment récolter les semences
Les cultures de jardin peuvent être classées en deux catégories : les fruits secs et les fruits humides.
Pour récolter les graines des plantes à fruits secs, il suffit d’aller dans le jardin, de cueillir à la main quelques gousses matures et de les ramener à la maison pour les faire sécher et les nettoyer.
Les fruits des cultures à fruits humides doivent être cueillis lorsque leurs semences sont mûres. Les fruits récoltés sont soit écrasés soit ouverts, et les semences sont extraites de la chair et de la pulpe avant que les graines ne soient séchées.
Conserver les semences
L’entreposage des semences
L’entreposage des semences doit se faire dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière. On peut même conserver les semences au réfrigérateur ou au congélateur.
Un placard sombre dans une partie plus fraîche de la maison ou un sous-sol sec et frais sont deux bons endroits pour stocker des semences pendant un an ou deux.
Les semences de certaines cultures ont une durée de vie naturellement plus longue.
Les semences de tomates et de haricots peuvent être conservées pendant de nombreuses années dans des conditions adéquates. En revanche, les semences d’oignons et de carottes sont connues pour leur courte durée de vie.
Enfin, n’oubliez pas d’étiqueter vos semences.
L’étiquetage de vos semences est une étape importante. Pour faciliter le suivi dans le temps, il est important d’inscrire sur chaque contenant des renseignements pertinents. Indiquez par exemple le type de culture, le nom de la variété. Vous pouvez aussi ajouter des informations utiles concernant la provenance de vos semences, la date de récolte des semences.
Consultez également : Organiser un échange de semences