En permaculture, le changement est une opportunité à exploiter et non pas une contrainte à combattre.

Ce principe a deux facettes : d’un côté utiliser le changement de façon volontaire, et de l’autre réagir ou s’adapter à une situation.

La première c’est de concevoir des systèmes en utilisant le changement.

C’est-à-dire concevoir des designs à la base qui sont destinés à évoluer. Ainsi dès le début on planifie des changements qui s’opèreront tout au long de la mise en place du système. Par exemple on va mettre en place d’un système de pâturage tournant pour fertiliser certaines futures zones en vue de créer une succession.

Le changement volontaire est parfois long. Un changement de génération est nécessaire pour que des idées soient adoptées et intégrées. Mais on peut tenter de mettre en place de stratégies via l’influence de l’éducation scolaire sur l’environnement domestique par exemple. En effet, si les enfants ramènent chez eux des arbres qu’ils ont fait pousser à l’école, cela peut encourager la famille à les entretenir. Ainsi, ils bénéficieront pour longtemps d’arbres précieux, qui sinon auraient probablement été délaissés.

La deuxième c’est de réagir ou s’adapter face aux changements qui interviennent de façon incontrôlée et involontaire.

Par exemple lorsqu’on fait face à une catastrophe climatique, inondation ou vent violents ou autre… Il y a des solutions et stratégies rapides et/ou lentes à mettre en place.

La succession écologique est un bon exemple d’adaption au changement.

Une succession écologique est un processus d’évolution libre d’un milieu naturel au cours du temps. Cela consiste en une série d’étapes devant se succéder dans un ordre adéquat.  À mesure que les plantes changent, les animaux changent aussi.

Par exemple, l’utilisation d’arbres à croissance rapide fixateurs d’azote pour amender le sol et pour assurer le couvert et l’ombre pour les arbres fourragers à croissance lente, plus utiles, représente un processus de succession écologique entre la phase pionnière et la phase mature.

La permaculture concerne la durabilité des systèmes, mais cela dépend en grande partie de la flexibilité et du changement.

Le principe 12, celui qui invite à être inventif face au changement, a pour icône un papillon

Le Papillon est le symbole de la métamorphose. Il résulte de la métamorphose d’une chenille. Le papillon nous enseigne de transformer consciemment nos vies. Il nous invite à créer de nouvelles conditions dans la réalité et à laisser les désirs se réaliser. Le papillon reflète à la perfection cette capacité à se transformer et à renaître.

principe-permaculture-12 Utiliser le changement et y réagir, de manière créative

Le proverbe associé à ce principe est « la vision ne consiste pas à voir les choses comme elles sont, mais comme elles seront » . Il souligne que la compréhension du changement dépasse largement la simple extrapolation de tendances statistiques. Il établit également un lien cyclique entre ce dernier principe qui porte sur le changement et le premier qui concernait l’observation.

À nous de réfléchir aux solutions les mieux adaptées pour intervenir face à un problème, il n’y a aucune limite, la seule limite c’est notre propre créativité.

En permaculture, en observant attentivement et en intervenant au bon moment, on peut avoir une influence bénéfique sur les changements inévitables.

Source : Principles & Pathways Beyond Sustainability de David Holmgren

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