Lettre ouverte à celles et ceux qui veulent encore croire en la vie.

Je suis désolée.
Mais on ne peut plus faire semblant.
L’impact des pesticides n’est plus à prouver.
Et pourtant,
on les remet sur le marché
comme on remet le feu à une forêt qu’on a déjà brûlée.

On pensait qu’on avait tourné la page.
Mais on la relit.
Encore.
Et cette fois,
c’est l’acétamipride qui revient,
comme un fantôme toxique qu’on avait pourtant chassé.

Ce n’est plus une hypothèse.
C’est un fait.
Les abeilles meurent,
les sols s’éteignent,
les nappes sont chargées de poison,
les ventres aussi.

Mais on continue.
Au nom du rendement,
au nom de la peur,
au nom de la concurrence,
au nom du sucre.

Est-ce qu’on nourrit vraiment le monde,
quand on l’empoisonne à petit feu ?
Est-ce que défendre une betterave vaut la peine
de sacrifier un écosystème entier ?

Et pendant ce temps,
les marchands de doute s’activent.
Maîtres du flou,
architectes du peut-être,
ils sèment des points d’interrogation là où la science a posé des points d’exclamation.
Ils parlent de « controverse » quand le consensus est établi,
d’alternative insuffisante quand c’est leur modèle qui est toxique.

Ils délèguent la vérité à ceux qui savent la déformer,
financent des études maquillées,
répètent que « tout est une question de dosage »
comme si l’on pouvait négocier avec le poison.

Mais on n’est plus dupes.
On les connaît.
Ils ont retardé les alertes sur le tabac,
les hydrocarbures,
les perturbateurs endocriniens,
et maintenant les pesticides.

Toujours les mêmes ficelles.
Toujours les mêmes silences achetés.

Et pendant qu’ils gagnent du temps,
on en perd des vies.

Car la France détient un triste record :

Le plus haut taux d’incidence du cancer du sein au monde.
Une femme sur huit.
Un combat que personne ne choisit.
Des femmes, des mères, des sœurs,
frappées dans leur chair,
leur intimité,
leur quotidien devenu champ de bataille.

Et pendant qu’elles se battent,
le poison continue de circuler,
à petites doses, mais à grande échelle.

Et pendant qu’on cherche des gènes coupables,
on oublie de pointer les coupables chimiques.

Ce n’est pas une fatalité.
C’est un système.
Et on le laisse faire.

On vous voit,
vous qui prétendez protéger l’agriculture,
alors que vous l’enchaînez à des molécules
dont même la nature ne veut plus.

Car les preuves sont là.
Elles s’accumulent.
Des publications, des diagnostics, des malades…
Des courbes qui montent et des voix qui s’éteignent.
Des enfants atteints,
des paysans contaminés,
des rivières qui coulent sans vie.

Et pendant ce temps,
on maquille les rapports,
on piétine le principe de précaution,
on étouffe la science sous des kilos de lobbying.

Il est temps de dire stop.

Il ne s’agit pas seulement d’environnement.
Il s’agit de santé.
De justice.
De responsabilité.

On ne veut plus être cobayes.
On ne veut plus boire la peur à la carafe,
ni respirer la résignation.
On ne veut plus lire des étiquettes qu’on ne comprend pas,
ni confier notre avenir à des décrets adoptés dans l’urgence.

Ce que l’on veut,
c’est un sol vivant.
Des insectes qui bourdonnent.
Des enfants qui respirent.
Des paysans qui vivent de leur terre
sans pactiser avec la mort en bidon.

Ce que l’on veut,
c’est un système qui soigne au lieu d’empoisonner.
Une alimentation qui nourrisse sans trahir.
Une politique qui protège au lieu de céder.

Ne nous demandez pas de rester calmes.
La colère est saine quand elle pousse à la vie.

Alors oui,
on vous accuse.
De complicité,
d’aveuglement,
de lâcheté.

Mais on vous tend aussi la main.
Parce que le courage, ça se cultive.
Comme un champ qu’on aurait décidé, enfin,
de désintoxiquer.

À vous qui signez des lois avec des gants en plastique,
à vous qui laissez des lobbies siéger là où la science devrait parler,
à vous qui nous prenez pour des naïfs…

Nous n’attendrons plus.

Nous, citoyens, agriculteurs, chercheurs, parents, vivants,
nous refusons de nous taire.
Nous refuserons vos pesticides,
vos demi-mensonges et vos pleines trahisons.

Parce qu’il n’est pas trop tard.
Mais il est trop tard pour faire semblant que tout va bien.

Débarrassons nos champs du poison.
Rendons à la vie ce qu’on lui a pris.
Mettons l’humain, le vivant,
au centre des décisions.

Et surtout :
nourrissons.
Mais n’empoisonnons plus.

Maintenant, il ne suffit plus de s’indigner.
Il faut agir.

Signer.
Interpeller.
Refuser que cette loi mortuaire trace notre avenir.

Faites entendre nos voix là où certains vendent la vie au rabais.
Écrivez à vos députés, réclamez des comptes à ceux qui ont signé cette trahison silencieuse.
Signez la pétition.
Partagez-la.

Parce qu’on ne se taira plus.
Parce qu’on ne veut pas d’un futur désherbé.

https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-3014

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