L’homme a mis beaucoup de temps à découvrir que le sol grouillait de vie : bactéries, champignons, algues, protozoaires, araignées, acariens, collemboles, cloportes, mille-pattes, larves d’insectes, vers… Une seule cuillère de bonne terre peut contenir des centaines de millions d’organismes de toutes tailles (la plupart minuscules, voire microscopiques), appartenant à des milliers d’espèces différentes. Cette vie du sol est encore mal connue : on estime en effet qu’à peine 1% des bactéries qui y vivent ont été identifiées ! L’activité de ces organismes conditionne la bonne santé des sols. Elle est indispensable au fonctionnement des écosystèmes et à la préservation d’un environnement de qualité. D’où l’importance de bien comprendre le rôle de ces petits ouvriers et de tout mettre en œuvre pour les protéger.
Les organismes du sol assurent le fonctionnement du sol et des écosystèmes.
Si les organismes du sol peuvent être classés suivant leur taille, ils peuvent aussi être regroupés selon leurs rôles. Car dans un sol, il est primordial que ces quatre fonctions : régulation, décomposition, mélange et transformation soient remplies.
Les organismes transformateurs
Par exemple les bactéries et les champignons microscopiques
Il s’agit surtout de bactéries et de champignons microscopiques, qui transforment les débris de matière organique en éléments minéraux assimilables par les plantes. Ils assurent la décomposition de la matière organique (ex : les feuilles des arbres) en éléments nutritifs facilement assimilables par les plantes comme l’azote et le phosphore. Ils sont également responsables de la dégradation des polluants organiques comme les hydrocarbures et les pesticides.
Les organismes régulateurs
Par exemple : les vers de terre, termites, fourmis
Ils renouvellent la structure du sol, créent des habitats pour les autres organismes du sol et régulent la distribution spatiale des ressources en matières organiques ainsi que le transfert de l’eau.
Par exemple nématodes, collemboles et acariens
Ce sont les prédateurs. Ils mangent ou parasitent d’autres êtres vivants du sol, animaux ou végétaux. Ce faisant, ils régulent leurs populations et les empêchent de proliférer. Ils contrôlent la dynamique des populations des microorganismes du sol et agissent sur leur activité. La présence d’une diversité de prédateurs permet par exemple de limiter la prolifération de certains champignons ou bactéries pathogènes des cultures.
Les organismes décomposeurs
Par exemple : les collemboles, cloportes, mille-pattes…
Les décomposeurs découpent, broient et fragmentent la matière organique : cadavres et déjections d’autres animaux, feuilles, brindilles, bois mort, etc. Grâce à eux, la matière organique, réduite en minuscules débris, deviendra d’assez petite taille pour que l’équipe suivante (les « transformateurs ») soit capable de la traiter. Les décomposeurs sont surtout présents dans les premiers centimètres du sol, là où s’accumule la matière organique morte et en voie de décomposition (la litière).
Les organismes mélangeurs
Par exemple les vers, taupes…
Parmi les êtres vivants du sol, certains sont de grands creuseurs de galeries ! Ils contribuent à ameublir le sol et créent ainsi des habitats intéressants pour d’autres organismes. Les galeries favorisent aussi la circulation de l’oxygène et de l’eau. Mais surtout, l’activité incessante des mélangeurs associe la matière organique aux autres constituants du sol, notamment grâce au liant contenu dans leurs déjections. Dans cette équipe, les vers de terre sont les agents les plus efficaces et les plus importants.
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