Ce principe traite des aspects autorégulateurs de la conception permaculturelle. Ces derniers permettent de réduire ou décourager la croissance inappropriée et les comportements malvenus. L’autorégulation apparaît lorsqu’il y a un équilibre entre les rétroactions positives et négatives. Avec une meilleure compréhension de la façon dont fonctionnent les rétroactions positives et négatives, nous pouvons alors concevoir des systèmes qui sont mieux autorégulés.
Il s’agit presque d’un idéal que nous nous efforçons d’atteindre. Mais peut-être sans jamais y parvenir réellement.
Pour favoriser l’autorégulation on peut utiliser des variétés végétales locales ou encore de races animales rustiques. Ces dernières sont capables de se reproduire seules au lieu des variétés sursélectionnées et fragiles.
En effet, une situation dans un pays donné a des répercussions en cascade sur toute la planète. Par exemple, au Canada en 2021 il y a eu un dôme de chaleur. À la fin du mois de juin le pays enregistré des températures extrêmement élevées et inhabituelles, atteignant les 50°C. Cela entravé la production et la récolte de graines de moutarde. Et quelques mois plus tard, cela a provoqué une pénurie de moutarde dans nos supermarchés. Dans le cas de la moutarde, ce n’est pas si grave car on peut vivre sans. Mais parfois l’instabilité d’un pays ou d’une région peut avoir des conséquences plus importantes. Par exemple, depuis le début de la guerre en Ukraine, on observe la montée en flèche du prix des aliments de base, tels que le blé, le canola et les autres grains. L’ONU craint même que cela entraine « un ouragan de famines ». Car de nombreux pays africains importaient plus de la moitié de leur blé d’Ukraine.
Dans un monde de descente énergétique, l’autonomie deviendra une valeur plus prisée à mesure que le flux continu de ressources se tarira et que les économies d’échelle et les avantages de la spécialisation s’amenuiseront .
Pour illustrer ce concept, Bill Mollison et David Holmgren, les fondateurs du concept de permaculture, prennent l’exemple des kangourous. Ces derniers interrompent le développement de leurs embryons si les conditions saisonnières paraissent défavorables. Ainsi cela réduit les tensions ultérieures sur la population et sur l’environnement.
Ce proverbe montre que les conséquences peuvent avoir des répercutions pendant longtemps. Les sociétés traditionnelles étaient plus conscientes que les effets des boucles de rétroaction mettaient un certain temps à se faire sentir.
En un sens, notre société est comme un enfant capricieux qui veut tout, et tout de suite. Mais qui fait fi des conséquences, du moment qu’elles ne sont pas sous ces yeux.
Le développement de comportements et de cultures mieux adaptés aux signaux de rétroaction que la nature nous envoie pour prévenir la surexploitation est l’un des défis des décennies à venir.
En permaculture, en dissuadant les activités néfastes, on assure que les systèmes pourront continuer de fonctionner correctement.
Le symbole de la Terre entière fournit l’exemple le plus vaste possible d’un organisme auto-régulé, sujet à des mécanismes de rétroaction, tels que le changement climatique.
Ce 4ème principe a été pour ma part le plus difficile à assimiler et à bien saisir. C’est vraiment le principe de l’essai-erreur. Il faut du coup accepter de faire quelques pas en arrière pour mieux repartir. Il faut aussi accepter d’essayer autre chose.
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