JARDINAGE NATUREL

Les néonicotinoïdes : pourquoi sont-ils surnommés « tueurs d’abeilles » ?

Les néonicotinoïdes sont une classe d’insecticides chimiques largement utilisés dans l’agriculture pour protéger les cultures contre les ravageurs. Cependant, ces produits chimiques ont également un impact négatif sur les abeilles et autres pollinisateurs… C’est ce qui leur valant le surnom de « tueurs d’abeilles ». Dans cet article découvrez les raisons pour lesquelles les néonicotinoïdes sont considérés comme dangereux pour les abeilles, ainsi que les conséquences de leur utilisation sur l’environnement et les mesures prises pour les réglementer.

Mode d’action des néonicotinoïdes

Les néonicotinoïdes agissent en se liant aux récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine dans le système nerveux des insectes. Cette liaison provoque une hyperactivation des récepteurs, entraînant une paralysie et la mort de l’insecte. Les néonicotinoïdes sont souvent appliqués en enrobage des semences. Ils sont aussi appliqués en traitement foliaire ou en irrigation. Ainsi l’insecticide est absorbé par la plante. Puis, il se répartit dans tous ses tissus, y compris les fleurs, le nectar et le pollen.

Impact des néonicotinoïdes sur les abeilles

Les abeilles et autres pollinisateurs sont exposés aux néonicotinoïdes lorsqu’ils visitent les fleurs des plantes traitées. Même à faibles doses, les néonicotinoïdes peuvent avoir des effets sublétaux sur les abeilles, tels que :

  • Perturbation de l’orientation et de la capacité à trouver de la nourriture
  • Réduction de la capacité d’apprentissage et de la mémoire
  • Altération de la communication entre les abeilles
  • Diminution de la reproduction et de la ponte des œufs
  • Affaiblissement du système immunitaire, rendant les abeilles plus vulnérables aux maladies et aux parasites

Ces effets sublétaux peuvent entraîner une diminution de la taille des colonies d’abeilles, voire leur effondrement. Les néonicotinoïdes sont particulièrement préoccupants pour les abeilles, car ils persistent dans l’environnement pendant de longues périodes. Ainsi, ils peuvent s’accumuler dans le sol et l’eau. De cette façon, ils exposent les pollinisateurs à des niveaux nocifs sur de longues périodes.

Conséquences sur l’environnement et la biodiversité

L’utilisation généralisée des néonicotinoïdes et leur impact sur les abeilles et autres pollinisateurs ont des répercussions sur la biodiversité. La diminution des populations de pollinisateurs est prévoyante. Elle affecte la reproduction des plantes à fleurs, la production agricole et la santé des écosystèmes.
De plus, les néonicotinoïdes peuvent également avoir des effets négatifs sur d’autres organismes non ciblés, tels que les insectes aquatiques, les oiseaux et les mammifères.

Réglementation et alternatives aux néonicoinoïdes

Face aux preuves croissantes des effets néfastes des néonicotinoïdes sur les abeilles et l’environnement, plusieurs pays et organisations ont pris des mesures pour réglementer ou interdire leur utilisation.

Par exemple, l’Union européenne a interdit en 2018 l’usage en extérieur de trois néonicotinoïdes :

  1. clothianidine
  2. imidaclopride
  3. thiaméthoxame.

D’autres pays ont adopté des restrictions similaires.

Pour protéger les abeilles et la biodiversité, il est important de promouvoir des alternatives aux néonicotinoïdes et de soutenir des pratiques agricoles durables.

Parmi les alternatives possibles aux néonicoinoïdes, on peut citer :

  • L’utilisation de produits phytosanitaires moins nocifs pour les pollinisateurs, en privilégiant les méthodes de lutte biologique et les produits à faible rémanence
  • La mise en place de pratiques de gestion intégrée des ravageurs, qui combine diverses stratégies pour minimiser l’usage des pesticides et réduire l’impact sur les abeilles et l’environnement
  • La diversification des cultures et la rotation des cultures pour briser le cycle des ravageurs et réduire la nécessité d’utiliser des insecticides
  • La plantation de bandes fleuries ou de haies pour fournir des habitats et des ressources alimentaires aux abeilles et autres pollinisateurs, tout en attirant des prédateurs naturels des ravageurs
  • La sensibilisation et la formation des agriculteurs, des jardiniers et du grand public sur l’importance des abeilles et la nécessité de réduire l’utilisation des néonicotinoïdes

Conclusion

On appelle souvent les néonicotinoïdes les « tueurs d’abeilles », en raison de leur impact négatif sur les abeilles et autres pollinisateurs. La réglementation de ces insecticides et la promotion d’alternatives plus respectueuses de l’environnement sont cruciales pour préserver les abeilles, la biodiversité et la santé des écosystèmes. En adoptant des pratiques agricoles durables et en soutenant les efforts de conservation, nous pouvons aider à protéger les abeilles et garantir un avenir durable.

Marie

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