Les 7 secrets d’un compost parfait

Vous avez peur de faire le grand saut et de vous lancer dans le compostage ? Détendez-vous, voici mes conseils pour un compost parfait sans prise de tête.

1. Apprenez à connaître les matières vertes et brunes.

Il y a deux ingrédients principaux dans tout tas de compost réussi : les ingrédients riches en carbone et les ingrédients riches en azote. Les ingrédients riches en carbone sont souvent appelés « bruns », car ils comprennent des éléments comme les feuilles séchées, les tontes de gazon séchées, le carton et la paille. En revanche, les matières vertes, elles sont riches en azote. Cela comprend les feuilles fraîches, les tontes de gazon fraîches et les restes de légumes. Ce nom est toutefois un peu erroné, car le fumier, une substance très riche en azote, fait également partie des matières vertes.

Conseil de pro : Commencez toujours un nouveau tas de compost avec une couche de terre brune au fond (d’au moins 15 à 20 cm de profondeur) pour absorber l’humidité du tas et maintenir un bon niveau d’aération, évitant ainsi les conditions de lixiviat.

2. Trouver le bon équilibre carbone-azote

La magie du compostage repose sur l’interaction entre les composés de carbone (bruns) et les composés d’azote (verts). Tout tas de matière organique (traduction : cela signifie des êtres anciennement vivants, y compris tous les ingrédients du compost) finira par se décomposer et nourrir le sol, mais lorsque le rapport carbone/azote dans un tas de compost approche les 30 pour 1, le processus de décomposition s’accélère rapidement avec l’arrivée de bactéries « thermophiles » et le réchauffement du tas à plus de 60 degrés Celsius.

Conseil de pro : Consultez cette liste pratique du rapport carbone-azote de divers ingrédients du compost pour avoir une idée générale de la quantité de chacun à incorporer dans votre tas.

3. Sentez votre tas de compost

Il n’est pas nécessaire de sortir votre calculatrice pour savoir si vous atteignez le bon équilibre carbone-azote. Lorsque le rapport est inférieur à l’idéal (trop d’azote), le tas sera gluant et malodorant ; il suffit d’ajouter du carbone. Lorsque le rapport est supérieur à l’idéal (trop de carbone), le tas sera sec et très lent à se décomposer ; il suffit d’ajouter de l’azote. En général, les matières riches en carbone doivent constituer la majeure partie du tas. Une bonne règle de base est que chaque fois que vous ajoutez un lot d’ingrédients riches en azote, vous ajoutez environ 4 fois cette quantité d’ingrédients riches en carbone (en volume, pas en poids).

Conseil de pro : Ajoutez toujours les sources d’azote (fumier, déchets de cuisine) en fines couches, et non en petits tas, afin que toute la matière soit en contact avec les bruns riches en carbone.

4. Gardez le tas couvert de carbone

En général, il est préférable de ne pas avoir trop de carbone dans un tas de compost. Le pire qui puisse arriver est que la décomposition prenne plus de temps. Les feuilles, la paille et les brins d’herbe supplémentaires, surtout lorsqu’ils sont utilisés à l’extérieur du tas, réduisent les odeurs et améliorent l’esthétique. Vous pouvez considérer cela presque comme une couverture, l’activité de compostage se produisant en dessous ; retirez-la chaque fois que vous avez une nouvelle couche de matériaux de compostage. Visez une épaisseur d’au moins 10 à 15 cm.

Conseil de pro : Cette couche extérieure de carbone ne se décompose pas facilement, il suffit donc de l’enlever une fois que la partie intérieure du tas s’est transformée en compost et de l’utiliser comme ingrédient dans votre prochain tas.

5. Pour un compost parfait, il faut qu’il soit pas trop humide, ni trop sec

Le tas de compost parfait est comme une éponge qui se gonfle — humide, mais pas détrempé. De nombreux sites Web sur le compostage vous diront d’arroser votre tas par temps sec et de le couvrir par temps humide pour empêcher la pluie d’entrer. Mais si vous maintenez une épaisse couche extérieure de matières riches en carbone, qui contribue à empêcher la pluie de s’infiltrer dans le tas et permet d’éviter que l’humidité ne s’évapore hors du tas, les conditions à l’intérieur devraient rester correctes — tant que vous respectez le ratio. En effet, lorsque les matières riches en azote, qui sont généralement humides, sont combinées dans un rapport de 30 %, elles sont parfaitement équilibrées avec les matières sèches riches en carbone.

Conseil de pro : Placez toujours les tas de compost loin du soleil et des zones où l’eau de pluie s’accumule,

6. Tenez-vous-en aux principes de base et évitez les gadgets.

Pour réussir son compostage, il suffit de bien sentir son tas et de l’ajuster en modifiant la proportion de matières vertes et brunes. Vous n’avez pas besoin de livres, de thermomètres, de bacs à compost sophistiqués, d’inoculant microbiens ou de cours pour devenir un maître composteur (oui, ça existe). Vous avez juste besoin d’un peu de temps pour expérimenter et de la volonté de laisser le tas de compost vous dire ce dont il a besoin.

Conseil de pro : Plutôt que d’utiliser des inoculant achetés en magasin ou un « démarreur de compost », saupoudrez un peu de compost fini au fond du nouveau tas pour introduire tous les bons microbes. Ils apparaîtront de toute façon si vous leur fournissez les bonnes conditions, mais cela leur donnera une longueur d’avance.

7. Pour un compost parfait, faites preuve de patience

Les sportifs du compostage vous diront, en regardant avec condescendance de haut, qu’il est possible de construire un gros tas de compost et de le transformer en or noir en quelques semaines. C’est techniquement possible, mais si votre objectif est la rapidité, préparez-vous à faire beaucoup de retournements de tas. Il convient toutefois de noter que, même une fois que le tas s’est transformé en une substance sombre et friable ressemblant à de la terre, il faut encore six mois à un an pour qu’il « mûrisse » — une deuxième étape de décomposition, moins visible, au cours de laquelle d’autres organismes prennent le relais et raffinent le compost pour en faire quelque chose de véritablement magique pour les plantes.

Conseil de pro : Maintenant que vous savez ce qui fait un bon compost, consultez notre guide pour choisir son composteur.

Marie

Recent Posts

L’autonomie en fruits à coque et à coquille : noix, noisettes, et châtaignes

Cultiver et récolter ses propres fruits à coque et à coquille est une excellente manière…

14 heures ago

Gendarme : un insecte allié du jardinier

Le gendarme, une punaise plutôt sympathique  Les punaises n’ont pas toujours une bonne réputation… Mais…

3 jours ago

Pourquoi les oiseaux migrent-ils ?

Chaque année, des millions d'oiseaux entament un voyage épique à travers continents et océans pour…

6 jours ago

À la découverte des arbustes indigènes

Aujourd’hui, je vous propose de partir à la découverte des arbustes indigènes. Ces plantes, qui…

1 semaine ago

5 conseils pour planter une haie

Suivez ces conseils pour obtenir une haie saine, heureuse et respectueuse de la vie sauvage.…

1 semaine ago

Des vivaces pour les papillons et leurs chenilles

Dans la quête pour attirer les magnifiques papillons dans nos jardins, il est facile de…

2 semaines ago