JARDINAGE NATUREL

La haie : un bastion précieux de biodiversité

La haie délimite nos jardins, et revêt une importance majeure pour l’écosystème. En effet, leur fonction ne se limite pas à une simple délimitation de territoire, mais s’étend à divers rôles essentiels pour la biodiversité.

La haie : un régulateur climatique

Une haie offre une véritable protection microclimatique. En été, elle procure de l’ombre et la sensation de fraîcheur se trouve amplifiée par son évapotranspiration, favorisant la formation de rosée. La nuit et durant l’hiver, elle sert de rempart contre les vents froids. En effet, une haie peut réduire de 30 à 50% la vitesse du vent et diminuer l’évaporation de 20 à 30%. Du printemps à l’automne, dans un climat tempéré, elle agit comme un tampon thermique, captant la chaleur pour la libérer progressivement. Grâce à sa capacité de modération climatique, une haie bien fournie et vivante peut créer une variation de température de +/- 5 °C.

Régulateur hydraulique et protecteur des sols

En plus de ses bénéfices climatiques, la haie se révèle être un véritable rempart contre l’érosion. Elle limite le ruissellement, favorise l’infiltration de l’eau le long de ses racines (jusqu’à 400 mm/h au pied d’une haie) et contribue à l’alimentation des nappes phréatiques. Sa capacité à filtrer l’eau en captant les nitrates et phosphates réduit également la pollution de l’eau. Positionnée en bordure de cours d’eau, elle peut prévenir l’érosion des berges.

La haie : un refuge de la biodiversité

Les haies constituent un abri naturel pour la faune, fournissant un espace pour se nourrir et se protéger. Elles abritent également une flore spontanée, et jouent un rôle crucial en tant que « corridors écologiques », offrant des couloirs de déplacement pour la faune.

Conservation des paysages

La préservation des haies contribue au maintien de la diversité des paysages, créant un cadre de vie de qualité et facilitant l’intégration architecturale.

Malgré ces avantages multiples, la France a vu environ 70% de ses haies disparaître depuis 1950, suite au remembrement des terres agricoles et à la mécanisation de l’agriculture. Le rythme de cette destruction s’est intensifié ces dernières années, avec une perte annuelle de 23 571 kilomètres de haies entre 2017 et 2021, contre 10 400 km/an entre 2006 et 2014.

Certes, les politiques de plantation ont permis de créer environ 3 000 km de haies par an, mais ce chiffre ne compense pas la perte totale. De plus, une haie nouvellement plantée ne peut pas offrir les mêmes services qu’une haie adulte.

Si la biodiversité est en chute libre, ce n’est pas une fatalité. Les causes, principalement anthropiques, peuvent être inversées. Nous pouvons et devons agir pour améliorer la conservation de la biodiversité en replantant et préservant les haies, en préservant et en restaurant les habitats naturels.

Marie

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