Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de la haie plessée. C’est une méthode ancienne et pourtant terriblement actuelle pour ceux d’entre nous qui veulent allier esthétique, écologie et utilité dans leur jardin. Imaginez une clôture vivante, capable de délimiter votre terrain, de protéger votre espace et d’accueillir une biodiversité foisonnante. Allez, je vous embarque pour un petit voyage dans le temps et dans la nature !
Vous savez, de nos jours, on a tendance à planter des haies surtout pour cacher un vilain grillage ou pour se protéger des regards indiscrets. Mais nos ancêtres avaient une approche bien plus ingénieuse et durable : la haie plessée. Le principe ? Tresser les branches et les tiges de jeunes arbustes pour former une barrière vivante, dense et impénétrable. C’était à la fois une clôture et un refuge pour la biodiversité. Génial, non ?
Traditionnellement, la haie plessée était une solution tout-en-un. Grâce à sa densité, elle empêchait le bétail de s’échapper des champs et limitait l’intrusion des animaux sauvages. Pour la constituer, on utilisait des plantes locales, qu’on coupait régulièrement très court pour les faire repousser vigoureusement. Ensuite, on inclinait les tiges après les avoir légèrement entaillées, les tressant entre elles.
Il existe plusieurs styles de haies plessées selon les régions de France et d’Europe. Certaines étaient inclinées dans une seule direction, d’autres dans deux directions opposées, créant des motifs géométriques magnifiques. Parfois, on ajoutait des piquets pour attacher les tiges inclinées, mais ce n’était pas systématique. Enfin, pour couronner le tout, on tressait des branches souples et mortes sur le dessus de la haie, donnant une touche finale très élégante.
Envie de vous lancer ? C’est plus simple que ça en a l’air ! Vous pouvez commencer par planter de jeunes arbustes aux tiges encore souples, que vous pourrez diriger facilement sans avoir besoin de les entailler. L’installation de piquets ou de tuteurs peut être utile au début pour rigidifier la structure, mais avec le temps, les arbustes se suffiront à eux-mêmes.
Voici un schéma de principe de ce qui s’apparente à un recépage. On entaille à la serpe et on plie, on tresse. Cut and pledge, en anglais.
Pour une haie plessée réussie, il faut bien choisir ses plantes. Les espèces aux rameaux souples comme le noisetier ou le saule sont parfaites pour débuter. Mais vous pouvez aussi varier les plaisirs en fonction de la nature de votre sol et de l’usage que vous voulez en faire. Par exemple :
Dans le bocage, on trouve souvent des arbres comme le charme, le chêne ou l’érable champêtre, associés à divers arbustes. Et pourquoi ne pas envisager une haie plessée décorative ? Utilisez des arbustes plus exotiques pour un résultat fleuri et parfumé. Imaginez une haie pleine de couleurs et de senteurs tout au long de l’année !
C’est là que réside l’un des grands avantages de la haie plessée : elle est vivante et évolue avec le temps. Les rameaux des différentes plantes vont principalement pousser vers le haut pour les grands arbres, et latéralement pour les arbustes plus petits. Pour maintenir la haie dans les dimensions souhaitées, il suffira de la tailler régulièrement en hauteur et en largeur.
Au bout de quelques années, vous pouvez pratiquer un recépage, c’est-à-dire couper les plantes très court pour les faire repartir de la base. Cela permet de régénérer la haie et de favoriser l’apparition de nouvelles pousses.
Maintenant, vous vous demandez peut-être : pourquoi s’embêter avec tout ce travail ? Eh bien, la haie plessée offre de nombreux avantages :
Pour ma part, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure il y a quelques années. Mon terrain, situé en bordure de forêt, nécessitait une clôture solide pour éviter les intrusions des animaux sauvages tout en étant respectueuse de l’environnement. Après quelques recherches et beaucoup d’enthousiasme, j’ai opté pour la haie plessée.
J’ai choisi des jeunes plants de noisetier, d’églantier et de charme pour leur souplesse et leur adaptabilité à mon sol légèrement acide. Les premières semaines ont été consacrées à la plantation et à l’installation de tuteurs pour guider les jeunes pousses. J’avoue, c’était un peu fastidieux, mais tellement gratifiant de voir les premières branches commencer à se tordre et à se tresser entre elles.
Aujourd’hui, ma haie plessée est un véritable joyau de mon jardin. Elle m’offre non seulement une barrière naturelle et efficace, mais aussi un abri pour de nombreux oiseaux et petits mammifères. Et quelle fierté de voir chaque année les jeunes pousses se développer et renforcer cette structure vivante et dynamique !
Voilà, j’espère vous avoir donné envie de tenter l’expérience de la haie plessée. C’est une méthode ancestrale pleine de charme et de potentiel, qui s’inscrit parfaitement dans une démarche écologique et durable. Alors, prêts à donner une nouvelle dimension à votre jardin avec une haie plessée ?
N’hésitez pas à partager vos propres expériences et à poser vos questions en commentaire. Je suis toujours ravi d’échanger avec vous et de vous aider à faire de votre jardin un véritable havre de paix et de biodiversité.
À bientôt pour de nouvelles aventures jardinières !
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