Une idée reçue largement répandue sur les oiseaux est qu’ils ne dorment que d’un œil. Cette croyance populaire suggère que les oiseaux sont toujours en état d’alerte, même lorsqu’ils se reposent, afin de se protéger des prédateurs potentiels. Cependant, cette notion mérite d’être examinée de plus près, car elle ne reflète pas complètement la réalité du sommeil aviaire.
Les oiseaux ont en effet une capacité unique à dormir d’un seul œil, ce qui leur permet de maintenir une vigilance minimale pendant leur repos. Cette adaptation est particulièrement utile pour les espèces qui vivent dans des environnements exposés ou qui sont constamment en mouvement, comme les oiseaux marins et les espèces migratrices. En gardant un œil ouvert, les oiseaux peuvent détecter les menaces potentielles et réagir rapidement en cas de danger.
Qui n’a jamais vu un oiseau comme ce flamant rose, le bec enfoui dans le plumage mais l’œil bien ouvert ? L’oiseau dort, mais à moitié seulement ! D’un seul œil ou de deux, selon leur espèce, la période de l’année et leur état de fatigue !
Les frégates sont des oiseaux marins tropicaux bien connus pour la spectaculaire poche jugulaire rouge sang des mâles en période de reproduction. Contre toute attente, les frégates ne plongent pas pour pêcher : leur plumage n’est pas imperméable, elles ne se posent donc pas sur l’eau comme les goélands. Leurs ailes très effilées et leur longue queue leur confèrent une grande agilité qui leur permet en particulier de harceler sternes et autres oiseaux marins pour leur subtiliser leur pêche. Les cinq espèces parcourent de grandes distances en dehors de la reproduction ; certaines migrent ainsi jour et nuit sans interruption au-dessus de l’eau depuis leur site de nidification vers celui d’hiver. Les frégates n’auraient-elles pas besoin de dormir ? Cette hypothèse semble exclue d’emblée, tant le sommeil est nécessaire aux animaux. Pourraient-elles tout au moins se passer de sommeil durant cette période ou simultanément voler et dormir ?
Notre cerveau endormi émet en effet des ondes spécifiques. On distingue même différentes phases du sommeil suivant la nature des ondes cérébrales et des mouvements des yeux. Or les enregistrements ont confirmé que les frégates dorment en volant !
Elles font des microsiestes qui pourtant intègrent des phases à la fois de sommeil lent et paradoxal. Ce dernier correspond à la période où l’on rêve et se caractérise par des mouvements oculaires rapides. Alors qu’il dure plusieurs minutes chez les mammifères, il se limite à moins d’une dizaine de secondes chez la frégate.
Les oiseaux rêvent vraisemblablement durant leur sommeil paradoxal : les neurones du chant s’activent spontanément durant le sommeil paradoxal chez les mâles du diamant mandarin. Le sommeil lent de la frégate ressemble à la phase la plus profonde du nôtre, durant laquelle nous devenons presque insensibles aux stimulations, à ceci près qu’il n’implique qu’un seul des hémisphères à la fois : l’autre hémisphère reste actif pendant ce sommeil lent, tout comme l’œil auquel il est rattaché, qui demeure bien ouvert ! La frégate ne dort donc que d’un œil, une faculté bien pratique en vol ou pour esquiver un danger ! D’ailleurs, probablement tous les oiseaux, même en dehors de la période de la migration, bénéficient de ce sommeil partiel.
Pour autant, la frégate dort peu pendant sa migration, moins de 3 % du temps.
Par comparaison, nous dormons en général près d’un tiers de la journée ! Les frégates semblent cependant devoir « récupérer » de cette privation partielle de sommeil : arrivées à terre, elles somnolent la moitié de la journée.
Mais tous les migrateurs ne fonctionnent pas comme cela : la plupart font des arrêts réguliers durant lesquels ils s’alimentent ou dorment. Selon leur état de fatigue, des espèces comme la fauvette des jardins dorment des deux hémisphères (pour les individus les plus fatigués) ou d’un seul. D’autres espèces ont aussi une incroyable capacité à survivre à une privation de sommeil : chez le bécasseau tacheté qui niche dans la toundra canadienne, les mâles qui dorment le moins engendrent le plus de petits. Un mâle a ainsi été capable de dormir moins de 2 heures et demie durant 19 jours sans présenter de trouble apparent, quand les plus « gros dormeurs » ont eu besoin de 8 heures, soit 25 minutes par jour ! Une performance similaire à celle de la girafe, qui ne dort en moyenne que 30 minutes par jour !
Autres adaptations indispensables pour ne pas se casser la figure lorsqu’ils dorment sur une branche ou au bord d’une falaise : d’une part, les tendons des articulations des doigts se bloquent alors mécaniquement et, d’autre part, les oiseaux gardent le tonus musculaire, même durant le sommeil paradoxal !
En ville, pour dormir, les oiseaux se postent au cœur des buissons, sur les branches d’arbre, dans les cavités, naturelles ou d’un bâtiment, ou restent… dans le ciel. C’est le cas des martinets, qui montent en altitude à la tombée du jour et passent la nuit en volant, dormant soit d’un seul, soit des deux hémisphères. Le martinet à ventre blanc peut ainsi passer 200 jours par an sans jamais se poser !
Peu avant le crépuscule, les martinets montent entre 1 et 2,5 km d’altitude avant de redescendre à quelques centaines de mètres au-dessus du sol, en une à deux heures : le temps de dormir ? Ils remontent aux mêmes altitudes avant l’aube.
Cependant, cela ne signifie pas que les oiseaux ne dorment jamais des deux yeux fermés. En réalité, de nombreuses espèces d’oiseaux dorment également des deux yeux fermés, surtout lorsqu’ils se sentent en sécurité dans leur environnement. Pendant ces périodes de sommeil profond, les oiseaux peuvent se permettre de baisser leur vigilance et de se reposer pleinement.
De plus, le sommeil des oiseaux ne se limite pas à la fermeture des yeux. Comme les humains et de nombreux autres animaux, les oiseaux traversent également différentes phases de sommeil, y compris le sommeil paradoxal, qui est associé à des mouvements oculaires rapides (MOR) et à des rêves. Pendant cette phase, les oiseaux peuvent afficher des comportements tels que le clignement des paupières et les sursauts, suggérant qu’ils vivent des expériences oniriques similaires à celles des autres animaux.
En outre, les oiseaux ont besoin de quantités variables de sommeil en fonction de leur espèce, de leur âge et de leur environnement. Les jeunes oiseaux et les oiseaux malades ou blessés ont besoin de plus de sommeil pour se rétablir et se développer correctement. De même, les oiseaux migrateurs peuvent accumuler des heures de sommeil avant ou après un long voyage pour reconstituer leurs réserves d’énergie. En conclusion, bien que l’idée que les oiseaux ne dorment que d’un œil soit basée sur une certaine vérité, elle ne peint pas un tableau complet du sommeil aviaire.
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