Alors que tout le monde admire les papillons, un grand nombre de personnes ont une aversion pour les chenilles. Il semblerait que nous avons perdu de vue qu’avant de devenir un magnifique papillon, il était une chenille ordinaire qui grignotait les feuilles dès son premier stade de vie.
Avec l’arrivée du printemps, il est tout à fait normal d’observer des chenilles sur nos arbres. Leur cycle de vie est ainsi fait et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, leur présence n’est généralement pas problématique. Nos arbres sont en effet capables de supporter leur présence naturelle.
En raison de l’absence de prédateurs, il arrive que les chenilles prolifèrent occasionnellement, causant localement des dommages qui nécessitent notre intervention. Cependant, il est crucial de se rappeler que leurs principaux prédateurs naturels ne sont pas les pulvérisateurs ou les insecticides, mais bien les oiseaux.
Il n’est donc pas nécessaire d’enfiler une combinaison d’astronaute pour pulvériser des poisons sur nos arbres, nous mettant finalement en danger. Nous devrions plutôt favoriser les oiseaux et installer des nichoirs à mésanges pour limiter la prolifération des chenilles.
Un seul couple de mésanges a besoin de 500 insectes par jour pour nourrir ses petits, potentiellement 500 chenilles, qui sont une source essentielle de protéines pour les oisillons. Les mésanges consomment toutes les chenilles, y compris les processionnaires du pin ou du chêne et même la pyrale du buis.
En luttant biologiquement contre les chenilles, nous limitons leurs dommages et préservons nos arbres durablement. Nous permettons également aux oiseaux de se reproduire tout en nourrissant leurs oisillons. De plus, nous permettons à certaines chenilles de survivre et de devenir des papillons pour se reproduire à leur tour.
Toute cette vie est possible chez nous, simplement en renonçant aux insecticides, en installant quelques nichoirs et en faisant preuve de patience pour laisser la nature suivre son cours.
Agissons au quotidien avec raison pour le plaisir de nos yeux et de nos oreilles. Il est urgent de se rappeler que les populations de papillons ont chuté de 53% à l’échelle mondiale au cours des 10 dernières années. Faisons notre part pour inverser cette tendance.
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